De l’autre côté du Channel…

Theresa May sur le point de dévoiler son plan pour le Brexit. Le 9 août, Theresa May va présenter son plan pour le Brexit, afin que le pays s’adapte au nouvel environnement économique. «Si nous devons profiter des opportunités offertes par le Brexit, il faut que notre économie tout entière soit exploitée», a déclaré le Premier ministre britannique par voie de communiqué. Elle relancera une politique industrielle, concept enterré par Margareth Thatcher il y a une trentaine d’années. «Il nous faut également un plan pour faire grimper la croissance dans tout le pays, a aussi annoncé celle que la presse compare à la Dame de fer, des régions rurales jusque dans nos grandes villes.» Le Premier ministre a donc dans l’idée de revitaliser les zones désindustrialisées du nord du pays, notamment, qui ont fait entendre leur frustration lors du référendum. «Il nous faut une véritable stratégie industrielle qui se concentre sur une amélioration de la productivité, a fait valoir May, qui récompense ceux qui travaillent dur par de plus hauts salaires, et crée plus d’opportunités pour que les jeunes gens, quel que soit le milieu dont ils sont issus, aillent aussi loin que là où leur talent les porte.» Une tâche difficile tant le contexte économique semble tendu et incertain, et tant le secteur industriel est en difficulté depuis quelques années.

 

Qatar Airways opportuniste. La compagnie aérienne nationale qatari a profité du Brexit pour verser au capital d’IAG, propriétaire de British Airways, mais aussi Iberia. Jusqu’ici, Qatar Airways détenait 15,67% du groupe, participation qui s’élève désormais à 20,01%. Un achat opportuniste, puisqu’il s’agissait quasiment de l’alignement des planètes pour l’entreprise qatari : l’action IAG a perdu quasiment un quart de sa valeur depuis le 23 juin, jour du référendum autour du Brexit. D’autre part, la livre sterling est à un niveau exceptionnellement bas. Un investissement «purement financier» selon Qatar Airways, qui a annoncé ne pas vouloir investir davantage au capital du groupe anglais. L’investissement de Qatar Airways suit une série d’autres investissements, à savoir 10% de Latam Airlines (compagnie chilienne) et 49% de l’Italienne Meridiana (une entreprise non européenne ne peut pas détenir plus de 49% d’une compagnie aérienne européenne).

 

Les Lords pourraient faire barrage au Brexit. La Chambre des Lords menace de faire en sorte que l’article 50, permettant au Royaume-Uni de sortir de l’Union européenne et d’entamer les négociations liées à cette sortie, s’applique le plus tard possible. Dans les colonnes du Sunday Times, la baronne Patience Weatcroft annonce qu’une coalition entre travaillistes et conservateurs est sur le point de se former afin de retarder la sortie de l’Union européenne. Elle veut ainsi faire pression sur le gouvernement pour mettre en place un second référendum autour de la question. Pour l’heure, sept actions en justice ont été lancées afin que le droit parlementaire soit reconnu sur le droit de faire invoquer l’article 50 ou non. C’est la Haute Cour qui en décidera au mois d’octobre, voire la Cour suprême courant décembre…

 

Bank of America craint les conséquences du Brexit… La banque a prévenu que le vote pour la sortie de l’Union européenne aurait des conséquences sur ses résultats. La Bank of America est impliquée financièrement dans les multinationales britanniques et dans la dette souveraine, à hauteur de 56,31 milliards de dollars (plus de 50 milliards d’euros). Elle a laissé entendre le 1er août que, suite au résultat du 23 juin, elle limiterait les activités européennes de ses entités britanniques. Raisons invoquées : un risque de “tension politique et d’instabilité financière» dans les pays du sud de l’Europe, à savoir le Portugal, la Grèce, l’Espagne et l’Italie.

 

Citigroup : «pas d’impact négatif important». L’entreprise financière américaine a déclaré n’avoir pas remarqué d’impact négatif important sur ses résultats, ni sur l’activité de ses clients suite au Brexit. Malgré une augmentation des activités de marché, l’environnement économique resterait difficile au niveau opérationnel. Au Royaume-Uni, la banque américaine détient 108,4 milliards de dollars au Royaume-Uni (un peu plus de 97 milliards d’euros).

 

Le brevet unitaire européen menacé. Le Brexit menace le brevet unitaire européen, projet censé être mis en place en 2017. «Pour que le brevet européen soit mis en place, son traité doit encore être ratifié par la Grande-Bretagne, annonce Christopher Weber, avocat spécialisé dans la propriété intellectuelle, dans les colonnes des Echos, alors même que la population britannique s’est clairement prononcée contre l’Union européenne Les gros groupes s’y étaient préparés et les capitales européennes s’étaient réparti le travail : Paris pour le siège, Munich pour l’ingénierie et Londres pour les litiges autour de la pharmacie. L’édifice est donc sérieusement remis en question…