De l’aide aux stocks aux dons : comment optimiser sa trésorerie

Suite au premier confinement du printemps 2020 qui a empêché les boutiques de vider leurs stocks (toutes les collections étant déjà rentrées et la plupart ayant déjà commandé leurs stocks d’automne), les commerçants se sont retrouvés avec un nombre inhabituel d’invendus.

Suite au premier confinement du printemps 2020 qui a empêché les boutiques de vider leurs stocks (toutes les collections étant déjà rentrées et la plupart ayant déjà commandé leurs stocks d’automne), les commerçants se sont retrouvés avec un nombre inhabituel d’invendus.
Suite au premier confinement du printemps 2020 qui a empêché les boutiques de vider leurs stocks (toutes les collections étant déjà rentrées et la plupart ayant déjà commandé leurs stocks d’automne), les commerçants se sont retrouvés avec un nombre inhabituel d’invendus.

Une situation inédite qui a encore été aggravée par le deuxième puis troisième confinement qui vient juste de prendre fin. À l’heure de la réouverture, les commerçants sont déjà en pleine commande des collections pour le printemps 2022. Comment composer alors avec ces produits qui n’ont toujours pas trouvé preneur ? Suite à la publication du Décret n°2021-594, du 14 mai 2021, une aide aux stocks a été versée automatiquement le 25 mai dernier. Pour qui ? Pour quoi ? Tout commerçant ayant bénéficié du fonds de solidarité de novembre (10 000 €) a reçu l’aide équivalente à 80 % de ce même fonds, soit au maximum 8 000 €. Pour en bénéficier, aucune démarche à effectuer, l’aide était automatiquement versée selon le code APE 47 et attribuée par l’INSEE selon l’activité de la boutique ; le chiffre 47 correspondant au commerce de détail (comprenant de nombreuses sous-catégories).

Tous les commerçants sont-ils logés à la même enseigne ?

Non. Et c’est bien là le problème car post-confinement on note des disparités parmi les commerces selon trois grandes typologies de bilans post-Covid. Ceux qui ont fait de la crise une opportunité et ont su digitaliser leur offre en misant sur les réseaux sociaux et qui ont connu un grand succès, renforcé par le click & collect. Ceux qui ont bénéficié d’un effet d’aubaine, les boutiques avec beaucoup de passage par exemple ; situées en centre-ville, elles ont pu tirer leur épingle du jeu grâce à leur visibilité et à la mise en place du click & collect voire à l’organisation de rendez-vous privés (pour venir retirer des articles), ces derniers ont réussi à plus ou moins stabiliser leur chiffre d’affaires. Enfin, ceux qui au contraire ont tout perdu à cause de l’impossibilité de recevoir du public en boutique physique ou de mettre en place de la vente à distance, c’est notamment le cas des vendeurs sur les marchés. Cependant, quoi qu’il en soit, une grande majorité des commerçants ont perdu jusqu’à dix points de marge.

Et pour les commerçants qui possèdent plusieurs boutiques ou pour les grands magasins ?

Certains commerçants sont propriétaires de plusieurs boutiques et peuvent avoir jusqu’à 800 000 euros ou plus de stocks, pourtant ils ne toucheront pas plus de 8 000 euros. Enfin, les grandes enseignes qui génèrent plus d’un million d’euro de CA par mois n’ont pas le droit à l’aide aux stocks car elles bénéficient déjà de l’aide au coût fixe basé sur le résultat d’exploitation.

Pourquoi avoir recours à un expert-comptable dans ces situations ?

La valeur ajoutée de l’expert-comptable dans cette situation précise que l’aide aux stocks a bien été de nous assurer que tous les clients qui pouvaient en bénéficier ont pu réellement l’obtenir. Les textes de loi avaient déjà tellement changé pour le fonds de solidarité que certains clients ne l’avaient même pas demandé. Le cabinet a donc contacté chacun des clients concernés pour les inciter à faire les démarches pour bénéficier du fonds en novembre. Enfin, pour des clients vendeurs sur le marché, le code APE désignant cette activité n’est pas le même que celui affilié au commerce de détail et de fait, ils ne peuvent prétendre à l’aide aux stocks. Le rôle du cabinet dans ce cas de figure est d’accompagner ce type de clients (lettres aux impôts pour expliquer la situation par exemple), mais aussi demande de changement de ce fameux code APE. Enfin notre rôle est aussi d’anticiper car si certains ont d’abord refusé de recevoir le fonds de solidarité estimant leur situation non critique, nous sommes intervenus pour leur rappeler également que cette aide, si elle ne leur était pas forcément utile tout de suite, le serait forcément un peu plus tard pour payer l’Urssaf par exemple, avec une trésorerie en berne.

                                                                                                                                             Céline DARGENT

                                                                                             Expert-comptable et Commissaire aux comptes associée

                                                                                                                                                 SADEC AKELYS

Penser à faire un don à une association

Pour tous les commerçants qui possèdent des stocks importants qu’ils ne parviendront pas à écouler, même à coup de promotions, ventes privées, prix cassés… le conseil est simple : faire des dons à des associations.

En effet, cette pratique encore méconnue est fiscalement très avantageuse, en plus d’être un geste citoyen. Le commerçant valorise le prix d’achat en don de son stock et touche en plus un crédit d’impôt de 60 % ! Le montant du don est plafonné à 20 000 euros par an ou 5 pour mille du CA si ce montant est supérieur à 20 000 €. Cette pratique est également compatible avec l’aide aux stocks, sans oublier qu’elle est aussi reportable pendant 5 ans en tant que crédit d’impôt pour les montants supérieurs au plafond. Le don sert aussi à se projeter, et c’est un des rôles clé de l’expert-comptable en termes d’accompagnement de ses clients : aider à la projection à court et long terme. Sans oublier, que c’est un véritable cercle vertueux : les commerçants se débarrassent d’une partie de leurs stocks en faisant une bonne action et en bénéficiant d’un crédit d’impôts. Tout le monde est gagnant.