Dao Davy Du talent à l’état brut
Dao Davy, une marque de jeans made in Nancy et le pari un peu fou d’un jeune autodidacte qui décide de se lancer sur un marché où la concurrence ne manque pas. Déterminé et passionné, Dao Davy a supervisé de «A à Z» la création de sa marque et propose depuis janvier dernier dans son atelier de la rue de Phalsbourg, des créations originales et épurées pour les mordus du denim. Retour sur un parcours sans faute.
Des créations en demi-mesure, originales, épurées, des pièces uniques, c’est ce que propose Dao Davy, créateur de sa marque de jeans. C’est un jeune homme posé presque timide qui accueille dans son atelier de la rue de Phalsbourg, mais déterminé lorsque qu’il parle de sa petite entreprise lancée en janvier dernier. Un projet mûrement réfléchi et pensé de «A à Z» par ce jeune homme de vingt-cinq ans qui sait parfaitement où il va. Le stylisme, une vocation précoce pour ce fils de couturière, «elle ne m’a rien transmis, j’ai grandi en voyant le matériel de couture à la maison et particulièrement les piqueuses sans savoir à quoi elles servaient. Mes parents ne voulaient pas que je me lance dans le stylisme.» Son premier jean, c’est à l’âge de quatorze ans que Dao Davy le crée, «je m’étais acheté un jean baggy (coupe large) trop grand pour moi et j’ai eu l’idée de le redimensionner pour en faire un autre pantalon et en lui donner de l’originalité.» Il exercera ensuite ses talents en personnalisant les pantalons de ses camarades de lycée. Autodidacte le jeune homme se forme sur le tas, une expérience dans la vente de jeans, chez Levi’s et G-Star, lui permet de cerner les attentes des clients, «j’ai fais mon étude de marché à cette époque». Puis il rencontrera une couturière qui lui apprendra «la base : c’est-à-dire à faire le patron.»
Un financement participatif
Il dépose la marque en 2007, posant ainsi un premier jalon, reste ensuite à développer des prototypes, «je n’ai pas trouvé de fournisseurs pour répondre à mes exigences et me faire confiance, je suis donc parti au Vietnam pendant six mois. J’avais une idée très précise de ce que je voulais, il fallait que je trouve des partenaires capables de répondre à mes attentes.» Boutons estampillés Dao Davy, coutures de couleurs, poches aux découpes en biais, rondes ou carrées et le «décrochage sur la cuisse», la signature de la marque. «Ce décrochage nécessite un patron très précis et difficile à réaliser.» Un voyage professionnel, mais également un retour à ses origines. Durant son séjour, le jeune homme visite également les «washers», lieux où sont délavés les jeans et décide, dans un soucis écologique et éthique, de ne pas le pratiquer sur ses créations. De retour en France, il est suivi par l’ADSN pour le développement du projet, puis les choses s’enchaînent. Des anciens clients se laissent séduire par ses créations, le jeune homme tire son inspiration du design automobile, «je lis plus de magazines automobiles que de magazines de mode, je m’en inspire pour les lignes et le concept, qui me permettent de créer à partir d’une seule et même plate-forme plusieurs modèles.» Chez Dao Davy, le client peut choisir entre différents modèles : le D17, le Cinq, le Rafinne, le Khanh et le Type D, tous sont disponibles en coupe : skinny, slim, carrot ou droite. En attendant, le lancement de son site internet en cours de conception, Dao Davy vend ses créations via la page Facebook de sa marque, en France, Belgique, Suisse mais aussi en Australie. Il travaille également au développement d’une ligne de t-shirts, à cols carrées et feuilletés, «les prototypes sont prêts, reste à trouver les fonds pour les produire, je commence également à travailler sur des modèles pour femme, c’est en développement car les coupes sont plus complexes.» Jamais à cours d’idées, Dao Davy s’apprête à lancer prochainement, un financement participatif pour doper la croissance de sa petite entreprise et qui sait un jour produire à grande échelle et apposer son nom aux côtés des grands noms de la toile de Gênes. Une trame que le jeune homme semble bien parti pour suivre…