Dans le meilleur des mondes....
Un PIB qui devrait dépasser les 6 %. Un taux de chômage qui pourrait s’établir à 7,6 %. Un pouvoir d’achat par unité de consommation en progression de 1,5 % ! À la lecture de l’introduction des derniers chiffres de l’Insee sur la conjoncture économique (parue le 6 octobre), tout semble aller pour le mieux.
L’ensemble des variables apparaissent être passées au vert grâce, notamment, à l’ampleur des mesures et de soutien étatique. Reste qu’entre la macro-économie et la réalité palpable du quotidien, il y a encore un fossé qui se creuse inexorablement. L’onde de choc de la crise sanitaire (qui perdure, il est toujours bon de le rappeler), a été vécue de façon disparate. Il y a ceux qui ont réussi à l’encaisser, ceux qui en ont tout simplement profité (il y en a et plus que l’on ne le croit) et ceux qui ne s’en relèveront jamais ou alors encore plus meurtris qu’avant. C’est une certitude, dans les chiffres cela va mieux voire beaucoup mieux mais l’Insee est prudent, très prudent. «Après l’épreuve, une reprise rapide mais déjà sous tensions !» Le titre de son enquête conjoncturelle est sans équivoque. Celles et ceux qui pensent dur comme fer que la crise (sanitaire et autres) se conjugue aujourd’hui au passé, pourraient rapidement déchanter. La seule question aujourd’hui est de savoir quand ? Certains tablent sur un impact réel des conséquences économiques et sociales de la pandémie à partir du second semestre de l’année prochaine. Aujourd’hui, l’époque des perfusions étatiques est quasiment révolue. Depuis le 1er octobre, adieu le fonds de solidarité, place au dispositif de prise en charge des coûts fixes au cas par cas avec des critères bien établis pour être éligible. Lentement mais sûrement, les perfusions sont enlevées, un peu logique le pays est entré dans une période électorale pré-présidentielle. Alors tout débrancher d’un seul coup, cela pourrait être mal perçu. L’année prochaine à la même époque, la donne devrait être toute différente. À l’instant T en ce mois d’octobre 2021, les tensions déjà palpables sont ailleurs. Manque de main-d’œuvre qualifiée, difficultés d’approvisionnement, flambée des cours des matières premières, à la moindre assemblée générale professionnelle, le refrain est le même. Aujourd’hui comme le stipule l’Insee il s’agit d’une simple gêne. Cette gêne pourrait rapidement se muer en goulot d’étranglement. Pour le moment, tout va bien ou presque...