Dans la crise, les métalliers plient mais ne rompent pas

Les métalliers se sont réunis à Amiens pour faire un point sur l’actualité de leurs métiers et les perspectives qu’offre le marché. En léger ralentissement, leur activité se maintient en dépit de la crise dans le bâtiment et de nouvelles perspectives sont encore à explorer.

L’Union des métalliers réunit 3 300 entreprises adhérentes et représente plus de 30 000 hommes.
L’Union des métalliers réunit 3 300 entreprises adhérentes et représente plus de 30 000 hommes.

 

Benoit Loison a présidé les Assises de la métallerie à Mégacité-Amiens.

Benoit Loison a présidé les Assises de la métallerie à Mégacité-Amiens.

Ce n’est pas un hasard si l’Union des métalliers a choisi Mégacité pour tenir ses assises 2013. Ils apprécient particulièrement sa structure de verre et d’acier.
Réunis en assemblée, les métalliers sous la présidence de Benoît Loison ont envisagé dans leur globalité les mutations de la profession dans un monde du bâtiment en pleine crise. Mieux que d’autres, les professionnels de la construction métallique semblent résister bien qu’il faille rester vigilants. Le secteur d’activité étant large, il répond bien face à la crise bien que l’activité diminue un peu. La préoccupation des entreprises est, comme souvent ailleurs et notamment dans les métiers du bâtiment, la trésorerie. « Chez nous, dans la filière acier, précise Nicolas Dion, secrétaire général de la FFB groupe métallerie, lorsque nous pouvons établir une première facture, il y a déjà 80% du chantier qui est sorti. Tout se passe en amont. Et comme les fournisseurs mettent de plus en plus longtemps à régler… La trésorerie des entreprises qui ne sont pas extrêmement vigilantes est en péril. La seule solution est une facturation par étape. Il faut que chacun dans le métier en soit très conscient.» Lors de l’assemblée générale qui s’est tenue, le plan d’urgence dans le bâtiment mis en place par le gouvernement a d’ailleurs longuement été développé.

Nouveaux marchés

« Nous avons tout un travail à faire sur l’image de notre métier, explique Benoît Loison, président de l’Union des métalliers à laquelle adhérent 3 300 entreprises françaises dont la majorité sont des entreprises sont des TPE de 6 ou 7 personnes et qui représentent en tout entre 30 000 et 35 000 salariés. Nous mettons en oeuvre tout ce qui est en métal dans un bâtiment, depuis la structure aux escaliers en passant par les vitrages. Notre métier a un véritable avenir et avec les mutations, nous avons une vraie carte à jouer. Nous avons donc étudié ensemble les perspectives d’avenir que nous offrent les nouvelles réglementations par exemple et par effet miroir, nous avons essayé de trouver de nouveaux fournisseurs et de nouveaux prescripteurs. »
Dans la métallerie, beaucoup de créneaux et de niches ne demandent qu’à être développés ou exploités. La loi sur l’accessibilité du 11 février 2005, par exemple, offre de multiples possibilités aux professionnels du métal. « Les engagement pris par les collectivités pour respecter la loi constituent un véritable enjeu pour nous. La mise en place a pris un peu de retard mais il y a un véritable effort de fait en la matière. Nous essayons dans tous les cas de traduire les réglementations pour prendre le marché qui s’ouvre. »

Matériaux recyclables

L’Union des métalliers réunit 3 300 entreprises adhérentes et représente plus de 30 000 hommes.

L’Union des métalliers réunit 3 300 entreprises adhérentes et représente plus de 30 000 hommes.

La réglementation thermique est l’autre carte à jouer de la profession. « La filière acier y a toute sa place. Nous avons fait évoluer nos exigences particulièrement en matière d’étanchéité à l’air », poursuit le président. D’ailleurs, sur place le matin, un caisson d’étanchéité à l’air était en démonstration à Mégacité. « Nous avons beaucoup travaillé sur la mise en oeuvre et en amont surtout des chantiers par exemple sur la gestion des arrivées d’air ou des câblages par exemple. Les mutations sont énormes. C’est à nous de nous adapter et de proposer de nouvelles solutions. Nous devons être très précis avec un taux de tolérance très faible mais nous avons l’avantage que nos pièces en acier sont déjà préindustrialisées et nous avons un vrai rôle à jouer dans la lutte contre les ponts thermiques ou pour l’isolation par l’extérieur avec là encore beaucoup de variantes à explorer et et des segments de marché à conquérir. » Sur le plan écologique, les métalliers ont également un atout majeur. L’acier est recyclable à 100% et dans 80% des cas, celui qui sert aux constructions est déjà issu de recyclerie.