JO Paris 2024 : dans l’attente de réelles retombées...

Du 24 juillet au 11 août, les Jeux Olympiques d’été vont battre leur plein dans l’Hexagone (surtout à Paris), suivi par les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre. Deux événements sportifs majeurs où la place France sera au centre du monde. Une parenthèse certaine dans le climat actuel mouvementé où la région et ses acteurs tentent d’abattre leurs cartes dans l’espoir de retombées en termes d’attractivité.

L’échéance approche ! Les Jeux Olympiques Paris 2024 s’ouvriront le 24 juillet. Depuis plusieurs mois, les acteurs de la région se mobilisent autour de l’événement dans l’espoir de voire de réelles retombées économiques et autres. © : Mairie de Paris
L’échéance approche ! Les Jeux Olympiques Paris 2024 s’ouvriront le 24 juillet. Depuis plusieurs mois, les acteurs de la région se mobilisent autour de l’événement dans l’espoir de voire de réelles retombées économiques et autres. © : Mairie de Paris

La région, Terre de jeux ! À quelques mois du top départ des Jeux Olympiques de Paris le 24 juillet prochain jusqu’au 11 août, suivis du 28 août au 8 septembre par leurs homologue paralympiques (qui peinent à vendre leurs billets et attirer les foules), l’engouement réel apparaît se faire encore attendre. Dans la région, la montée en puissance est plus que variable selon les départements. En Lorraine, la Moselle s’affiche comme un moteur certain tout comme la Meuse. Ces deux départements accueilleront le passage de la flamme olympique. 

«Le passage de la Flamme, ce n’est pas simplement un événement sportif, mais bien un rendez-vous qui va au-delà du sport. C’est aussi une question d’attractivité pour faire connaître la Meuse et faire connaître les sites touristiques. Nous devons également profiter de l’année olympique pour mettre le sport au cœur de la cité. Je parle du sport santé qui entre dans nos compétences, mais aussi le sport plaisir avec notre marque «Meuse Terre d’Échappées par Nature» qui a l’objectif de mettre en lumière 11 organisateurs d’évènements orientés vers les sports de nature», assure Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse. 

Les exécutifs meurthe-et-mosellan et vosgien n’ont pas fait ce choix préférant allouer cette somme (180 000 €) à acquitter pour avoir le privilège d’accueillir la flamme olympique vers d’autres priorités.

Tremplin pour le sport-santé

En Lorraine, c’est la Moselle qui tient le haut du podium. Elle a été l’un des premiers département à être devenu «Terre de jeux», le label qui met à l’honneur les collectivités qui font vivre les JO dans leurs territoires. Depuis un peu plus d’un an, ce département se mobilise autour des valeurs de l’olympisme et y met les moyens et continue sa préparation. 

«La tenue des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024 est un accélérateur de toutes nos politiques en matière sportive, sociale, éducative ou culturelle», assurait Patrick Weiten, le président de l’exécutif mosellan en juillet dernier lors du lancement d’un vaste programme d’activités sur le territoire. Patrick Weiten a d’ailleurs intégré le Conseil d’administration du COJO (Comité d’organisation des jeux olympiques) Paris 2024. 

Exemple typique de cet engagement autour du sport : le site Academos à Verny (4,5 hectares de terrain, 11 000 m² de surfaces bâties). C’est l’un des 29 centres de préparation aux jeux du territoire. Ce site propose des équipements sportifs pour la préparation physique et la récupération des athlètes mais également des patients suivis par Moselle Mouv’ bénéficiant de prescription de sport-santé. Les Jeux Olympiques s’affichent comme une opportunité, un tremplin pour mener à bien une politique générale tournée autour du sport-santé. Un écho présent au niveau régional.


Sponsors officiels et c’est tout...

«La Région Grand Est est pleinement engagée au côté du Comité d’organisation de Paris 2024 et porte l’ambition d’associer les collectivités territoriales et le mouvement sportif français autour de valeurs communes que sont la Célébration avec l’objectif de faire vivre au plus grand nombre les émotions des Jeux, l’Engagement, avec la volonté d’associer les acteurs du tissu associatifs, les jeunes dans cette aventure olympique et l’Héritage pour assurer une pratique sportive future plus solidaire, plus durable et plus responsable», assure Franck Leroy, le président de l’exécutif régional. 

Il n’en demeure pas moins que l’effet Jeux Olympiques apparaît être à deux vitesses et l’engouement général se doit encore de monter en puissance. Dans la sphère entrepreneuriale, à côté des sponsors officiels (dans la quasi-totalité des grands groupes aux reins solides), le gros du tissu économique local espère pouvoir surfer sur la vague JO mais l’utilisation de la marque Jeux Olympiques implique de nombreuses règles à suivre. 

Le cercle semble se vouloir relativement fermé. «La scène internationale offerte par les Jeux Olympiques constitue une opportunité inestimable pour le marketing et la communication. C’est la raison pour laquelle plusieurs entreprises aspirent à devenir partenaires officiels ou à sponsoriser des équipes et des athlètes cherchant ainsi à capitaliser une visibilité mondiale pour renforcer leur image», assure un cabinet conseil en mécénat sportif.


Retombées limitées ?

Paris 2024 avant d’être la compétition sportive aux valeurs de l’olympisme, c’est surtout une vague de chantiers et de projets où certaines entreprises lorraines ont pu abattre leur carte. Sur les quelque deux milles entreprises nationales intervenant encore sur les derniers chantiers et programmes, une partie est régionale. 

Un levier de développement certain mais surtout un impact en termes de visibilité et de notoriété. La mobilisation entrepreneuriale régionale autour de l’événement s’additionne à une attente de réelles retombées économiques. Sur le sujet, les choses apparaissent, disons disparates. 

Dans le cadre de la Grande consultation des entrepreneurs (GCE), menée par le réseau des chambres consulaires, il ressort à quelques mois du début des Jeux Olympiques que 57 % des entreprises estiment que ces jeux auront un impact positif sur l’économie nationale. 24 % pensent que l’événement aura des répercussions négatives et 16 % affirment qu’il n'y aura aucun impact. 

Dans une étude de début d’année, le cabinet Asterès affirme que les retombées sur l’économie française devraient être très limitées. Reste juste réellement à s’emparer de ces Jeux Olympiques histoire d’en tirer le meilleur. Dans quelques semaines, il sera trop tard et viendra alors l’heure des comptes…