Conjoncture
Dans l’Aisne, le parc d’hébergement touristique a doublé en 20 ans
Le secteur touristique se développe dans l’Aisne, tiré par deux mastodontes que sont le Center Parcs à Chamouille et le camping de la Croix du Vieux Pont à Berny-Rivière. Alors que se développe un tourisme vert et de proximité, le Département sait qu’il a une carte à jouer à l’approche de la prochaine saison estivale.
Le tourisme gagne des parts de marché dans l’Aisne. Depuis 20 ans, le secteur est marqué par un doublement du parc d’hébergement qui compte aujourd’hui 29 081 logements. L’arrivée du Center Parcs de l’Ailette à Chamouille dans le Laonnois et le développement du camping de Berny-Rivière près de Soissons expliquent cette progression.
Center Parcs est d’ailleurs le premier site d’hébergement de la région Hauts-de-France avec 813 000 nuitées par an et 116 000 entrées à la journée. Dans le même temps, les meublés de tourisme se sont aussi fortement développés avec l’avènement des locations de type Airbnb. « Aujourd’hui, le tourisme dans l’Aisne représente 6 000 emplois, faisant jeu égal ou mieux que des départements présentant une meilleure attractivité comme les Alpes de Haute-Provence, le Cantal, le Jura ou l’Ariège », note avec satisfaction Pascal Tordeux, président de l’agence Aisne Tourisme.
« Tous les voyants sont au vert en termes de prospective pour la saison à venir »
L’agence Aisne Tourisme, opérateur du Conseil départemental de l’Aisne, veille à accompagner les porteurs de projet, les professionnels, les équipements, les collectivités et les offices de tourisme et à promouvoir l’offre touristique axonaise. L’agence s’investit par exemple actuellement dans la reprise et la sauvegarde de maisons éclusières à Saint-Quentin, participe à la structuration d’un office de tourisme sur le secteur de Chauny et Coucy, concours aux études sur la création d’un parc résidentiel de loisirs dans le Chaunois ou pilote les actions de communication d’Axo’Plage. « Nous accompagnons les porteurs de projets touristiques ou encore les propriétaires de logements de tourisme pour faire en sorte qu’ils ressortent et se démarquent par exemple », explique Guillaume Dussart, directeur de Aisne Tourisme.
Le directeur en est convaincu, le département a sa carte à jouer pour attirer les touristes. « Tous les voyants sont au vert en termes de prospective pour la saison à venir même si nous sommes très météo dépendants, selon Guillaume Dussart. Nous sommes proches des grands centres urbains et le tourisme de proximité se développe, ce qui ne devrait pas être démenti cette année puisque le pouvoir d’achat des ménages s’est réduit. Nous sommes une destination de court séjour et il y a pas mal d’atouts pour venir passer un week-end dans l’Aisne, un territoire vert fort de 22 000 hectares de forêts, moins impacté par les incendies et la sécheresse, de l’espace, du patrimoine et de l’histoire. »
Si 2022 a déjà été une très bonne année touristique dans le département, les chiffres ne sont pas encore revenus au niveau de ceux de 2019, avant le Covid. « Les Anglais ne sont pas complètement revenus l’an dernier, sous l’effet du Brexit qui ne facilite pas le passage de la frontière, et c’est une clientèle importante pour notre territoire dont on espère le retour, constate Guillaume Dussart. Les Belges, les Néerlandais, les Allemands et chez les Français les habitants des régions Hauts-de-France et Île-de-France devraient bien être là. »
Une offre ludique à développer dans l’Aisne
Pour passer un nouveau cap dans le développement du tourisme, l’Aisne a plusieurs défis et problématiques. Le département souffre d’une notoriété qui reste faible, certains territoires restent enclavés et peu d’activités sont adaptées aux attentes du grand public. Un ensemble de problématiques auxquelles l’agence Aisne Tourisme en coordination avec l’ensemble des acteurs du secteur, tente de répondre. « Nous sommes très forts sur le côté patrimoine et histoire avec les sites de la Grande Guerre comme par exemple la Caverne du Dragon qui enregistre 40 000 entrées à l’année, les monuments historiques dont la Cathédrale de Laon, monument le plus visité avec plus de 100 000 entrées, analyse Guillaume Dussart, directeur de l’agence. Le point à développer, c’est d’avoir une offre ludique plus forte. Nous avons Axo’Plage et ses 116 000 entrées, il y a aussi le Center Parcs mais nous n’avons pas de parcs d’attraction comme on en trouve dans l’Oise avec Astérix et le parc Saint-Paul ni de grand parc zoologique. C’est d’une offre de loisirs de ce type dont nous manquons et qu’il nous faut développer. »