Damartex : un pôle textile fragilisé
Damartex va financer sa politique de restructuration grâce à une augmentation de capital. Mais, selon ses dirigeants, le groupe roubaisien va plutôt bien malgré 40 millions d’euros de baisse du chiffre d’affaires…
C’est par visioconférence que la direction de Damartex a dévoilé ses résultats 2019-2020, jeudi 1er octobre. Si la crise sanitaire et les effets du confinement ont eu un gros impact sur le chiffre d’affaires (-40 millions d’euros), certaines enseignes du groupe nordiste s’en sont plutôt bien sorties, à l’image de Coopers of Stortford et ses 42% d’augmentation de chiffre d’affaires entre 2019 et 2020. En fait, ce sont surtout les enseignes du pôle textile, qui représentent 55% du groupe (686 millions d’euros de chiffres d’affaires), qui ont le plus souffert, à l’image de Damart (-7,5%), Affibel (-11,8%), Maison du Jersey (-13,2%) – qui est d’ailleurs sur le point de cesser son activité –, et surtout Xandres (-16,2%)…
Depuis sa création en 1953, Damartex s’est développé en se focalisant sur le marché des seniors en France, puis en Europe. Mais, depuis 2018, le groupe s’est engagé dans «Transform to Accelerate», un plan de transformation de son business model. «Le monde des seniors, ce n’est plus l’image de mamie dans sa cuisine», a lancé Patrick Seghin, président du directoire de Damartex. «Je dis souvent : nous sommes une jeune start-up qui a l’âge de ses clientes.» La modernité dans la continuité semble donc être la politique commerciale de l’entreprise nordiste.
Un groupe différencié
En tous cas, Patrick Seghin est plutôt serein pour l’avenir du groupe roubaisien. Et il se fixe quatre axes majeurs. Les deux premiers concernent les perspectives de développement. Les ventes via Internet ont explosé. Et en 2050, la population européenne de plus de 65 ans sera de 28,5% contre 20% en 2018. Damartex mise donc sur une explosion de la consommation des seniors et sur une tendance au prolongement de la vie à domicile. «Nous sommes aussi un groupe différencié», a insisté Patrick Seghin, mettant en avant les trois pôles de l’entreprise : Fashion, Home & Lifestyle et le petit dernier, Healthcare, comme un véritable atout.
Parallèlement, le groupe roubaisien compte jouer sur deux autres leviers. La solidité financière du groupe et un vaste plan de restructuration. «Nous avons engagé une augmentation de capital d’un montant de 29,5 millions d’euros», a aussi annoncé Patrick Seghin. Cette visioconférence lui a donc permis de clarifier la situation afin de mettre les futurs souscripteurs en appétit ou tout au moins de les rassurer. «On sait où nous allons et comment nous y allons. Et nous avons les moyens d’y arriver.»
Un PGE de 80 millions d’euros au cas où…
Enfin, cette augmentation de capital sera accompagnée d’un plan d’économies. Les dirigeants ont un projet de cession d’actifs non stratégiques qui rapporterait 15 millions d’euros, et une restructuration interne qui pourrait faire économiser 10 millions d’euros. A noter que l’entreprise a contracté un Prêt garanti par l’Etat (PGE) de 80 millions. «Mais que nous espérons ne pas avoir à utiliser, a précisé Patrick Seghin. Nous avons juste anticipé le risque d’une deuxième vague et ses conséquences. Mais c’est la preuve que les banquiers nous font confiance !» De quoi attirer de futurs actionnaires ? Réponse fin octobre, date de la clôture de l’opération d’augmentation de capital…