Cybercriminalité Les avocats font le point
La sécurité informatique n'est pas seulement l'affaire des États et des grands groupes. Si les attaques qui les touchent ne font pas les gros titres de l'actualité, TPE et PME représentent, elles aussi, des cibles de choix, près de 30 % d'entre elles sont victimes d'attaques. Une question sensible abordée, le 28 mai dernier, lors d'une conférence sur le thème «Comment agir efficacement pour sécuriser ses données informatiques ?» organisée par les Ordres des avocats de Nancy et Metz à la Faculté de Droit de Nancy. L'occasion de faire le point sur les aspects techniques, informatiques et juridiques.
Chaque seconde, dix-huit internautes sont victimes de piratage dans le monde, soit plus d’un million et demi de personnes chaque jour. La sécurité informatique n’est plus seulement l’apanage des gouvernements et des grands groupes, tout un chacun est une cible potentielle d’attaques de cybercriminels. Une problématique à laquelle les Ordres des avocats de Nancy et Metz ont sensibilisé les chefs d’entreprise et les avocats venus participer, le 28 mai dernier, à leur conférence sur le thème «Comment agir efficacement pour sécuriser ses données informatiques ?». Car les chiffres le prouvent, TPE et PME sont vulnérables, 30 % d’entre elles sont victimes d’attaques, en raison de leurs déficiences en termes de sécurité. «Les PME s’estiment souvent à l’abri des attaques, mais les cybercriminels sont aussi attirés par leurs coordonnées bancaires, leurs données commerciales et leur propriété intellectuelle », explique Sandrine Becker, de la Direction régionale du Renseignement intérieur et première intervenante de l’après-midi.
Bonnes pratiques
«La sécurité informatique ne fait pas partie des priorités d’investissement pour ces entreprises, qui cherchent avant tout à investir pour se développer. » Mais tout n’est pas une question de moyens, la sensibilisation des salariés et la mise en place de bonnes pratiques constituent des pare-feu efficaces, comme le passage systématique à la broyeuse de tous les documents à jeter. «Cela passe par des réflexes simples : complexifier ses mots de passe, éteindre le WiFi quand il n’est pas utilisé ou encore veiller à ne pas stocker la totalité de ses dossiers sur une clé USB.» Concernant le volet juridique de la protection des données, Maître Caroline Zorn-Macrez a tenu à rappeler à ses confrères et à l’ordre, souvent mal informés, le sujet étant absent de leur formation initiale. «Nous sommes les gardiens des données de nos clients, la généralisation de l’utilisation de l’informatique et du «cloud» en particulier peuvent mettre à mal cette relation de confiance. Peu d’avocats le savent, mais ils doivent faire une déclaration à la Cnil». Sensibilisation et vigilance sont donc les parades principales face à ce fléau, qui en 2010 a généré au niveau mondial 388 milliards de dollars, soit plus que le trafic de stupéfiants.