Culinr, la start-up qui veut transformer les plats des chefs en œuvres d'art
Créée par trois passionnés de gastronomie et de nouvelles technologies, la start-up Culinr veut transformer les plats emblématiques des chefs cuisiniers en œuvres d'art digitales. Un premier chef étoilé a adhéré à ce concept avant-gardiste.
Et si vous achetiez une œuvre d'art numérique représentant le plat de votre restaurateur préféré ? C'est l'idée des trois fondateurs de
la start-up Culinr, Scott-William Braley, Christophe Violté et Jessy Davoli. « La dernière fois que nous avons mangé au restaurant, c'était le 29 octobre 2020, mais
aujourd'hui, que nous reste-t-il ? Un souvenir... Et nous
aurions aimé avoir plus qu'un souvenir, notamment des restaurants
avec des plats emblématiques », raconte Scott-William
Braley, l'un des fondateurs de cette jeune entreprise incubée à
la Cité numérique du Havre.
Ces trois passionnés de gastronomie et
de nouvelles technologies décident alors de
créer une application qui permet de « répertorier
et valoriser les plats signatures des chefs en utilisant la blockchain (une
base de données sécurisée et partagée, sans intermédiaire de
contrôle, NDLR) et les NFT
(pour "Non
Fungible Token" ou jeton non-fongible qui permet d'authentifier l’œuvre, NDLR) »,
explique Scott-William Braley.
Derrière ces
termes peu connus du grand public, ce concept avant-gardiste est simple :
transformer
les plats emblématiques des chefs en œuvres d’art numériques collectionnables.
Protéger
le patrimoine de la gastronomie mondiale
À
l'image de ce que les restaurateurs peuvent partager sur Instagram, où
l'esthétisme et les tendances rythment le fil des passionnés de
gastronomie, avec Culinr il sera désormais possible d'acheter en
ligne des représentations de plats de vos chefs favoris, au format numérique.
Et
tout comme le célèbre réseau social, les fondateurs de Culinr
voient en leur application un nouveau
moyen de communiquer pour les chefs.
« À
partir des années 2000, les restaurateurs ont compris qu'il fallait
une présence numérique. En 2000, c'était les infos pratiques ;
en 2010, le design était de plus en plus développé ; en 2015,
c'était la période des réseaux sociaux,
contextualisent les fondateurs. En
2020, les clients, notamment les millenials et la génération Z
(personnes nées entre 1980 et 2010, NDLR) veulent aller plus loin
qu'une simple visite dans un restaurant. »
L'œuvre d'un chef étoilé bientôt dévoilée
Au
delà de la promotion des restaurateurs inscrits, Scott-William Braley, Jessy Davoli et Christophe Violté veulent
« protéger
le patrimoine de la gastronomie mondiale ».
« Prenons
l'exemple d'un chef peu connu qui réalise un plat avec une
association de saveurs inédite, si un autre chef plus connu ou
installé à l'étranger le fait après lui, il ne pourra pas
justifier de sa réalisation antérieure,
explique Scott-William Braley. S'il
inscrit son plat dans la blockchain, il sera protégé car
l'historique prouvera qu'il est à l'origine de ce plat. »
Et d'ajouter : « Culinr
met les chefs sur un même pied d'égalité. »
La start-up dévoilera le 15 juin prochain, le premier chef étoilé à rejoindre ce nouvel écosystème. « Il s'agit d'un chef parisien avec trois étoiles qui possède plusieurs établissements », indique Scott-William Braley sans trop en dire. « Aujourd'hui, à l'échelle nationale, huit chefs sont sur le point de rejoindre Culinr et une vingtaine sont intéressés, on note que les femmes sont davantage ouvertes à ce nouvel outil », explique-t-il. D'abord accessible sur une marketplace de NFT, les œuvres d'art digitales seront ensuite mises en vente sur la propre marketplace de Culinr d'ici mi-juillet. La start-up, désormais située au Havre, espère convaincre 30 chefs avant la fin de l'année.