Croissance solide mais moins que prévu aux Etats-Unis à la veille de l'élection présidentielle
La croissance du PIB des Etats-Unis a déçu au troisième trimestre, bien que toujours solide, à six jours d'une élection présidentielle particulièrement serrée, et alors que la situation économique est l'une des principales préoccupations...
La croissance du PIB des Etats-Unis a déçu au troisième trimestre, bien que toujours solide, à six jours d'une élection présidentielle particulièrement serrée, et alors que la situation économique est l'une des principales préoccupations des électeurs qui ont souffert de l'inflation.
Au cours des trois mois de juillet à septembre, la croissance a été de 2,8% en rythme annualisé, contre 3% au deuxième trimestre, selon l'estimation préliminaire du département du Commerce publiée mercredi.
C'est moins qu'attendu, puisque les analystes tablaient sur 3%, selon le consensus de Briefing.com.
Le rythme annualisé, mesure privilégiée par les Etats-Unis, compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l'évolution sur l'année entière à ce rythme.
En la comparant au trimestre précédent, comme le font la plupart des économies avancées, la croissance est de 0,7%, donc supérieure à celle des pays de la zone euro qui s'est élevée à 0,4%.
"Les États-Unis se sont redressés plus rapidement et plus fortement que les autres économies avancées", a commenté la principale conseillère économique de la Maison Blanche, Lael Brainard, lors d'une conférence téléphonique.
A moins d'une semaine de l'élection du 5 novembre, un duel extrêmement serré entre Kamala Harris et Donald Trump, les démocrates peinent pourtant à convaincre les électeurs sur le plan économique.
La vice-présidente, et candidate démocrate, Kamala Harris, a assuré mercredi matin avoir "un plan très précis et détaillé pour renforcer notre économie. D'éminents économistes ont examiné mon plan et ont indiqué qu'il renforcerait l'économie, et que le plan de Donald Trump affaiblirait l'économie".
Pas un hasard
Donald Trump martèle que la situation était bien meilleure lorsqu'il était aux manettes, et son discours semble faire mouche: une petite majorité des électeurs lui fait plus confiance qu'à Kamala Harris (52% contre 45%) pour gérer l'économie, selon un sondage du New York Times/Siena College publié le 25 octobre.
La croissance solide montre "le chemin parcouru depuis mon arrivée au pouvoir: de la pire crise économique depuis la Grande Dépression à la plus solide économie au monde", a salué le président Joe Biden dans un communiqué.
Lael Brainard a précisé que depuis l'arrivée de Joe Biden, "l'économie a connu une croissance moyenne de 3,2% par an, soit une croissance plus forte que celle de l'administration Trump, même avant la pandémie".
La vigueur économique des Etats-Unis "n'est pas un hasard. (...) L'administration (Biden) a pris des mesures", a-t-elle souligné.
Les deux camps savent que les électeurs ont souffert de la forte inflation des dernières années, se sont inquiétés d'une potentielle récession, et espèrent désormais que le marché de l'emploi conservera sa vigueur.
Les chiffres montrent une économie en bonne santé, mais "la seule chose qui détruit complètement ce discours, c'est l'inflation", a indiqué à l'AFP Dan North, économiste pour Allianz Trade North America.
Les prix ont grimpé de plus de 20% au total depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, en janvier 2021.
Dépenses plus prudentes
La croissance américaine, cependant, devrait ralentir dans les mois à venir, selon les prévisions des économistes.
"Les consommateurs et les entreprises continueront à dépenser, mais de manière plus prudente, dans un contexte de coûts et de taux toujours élevés", et la croissance du PIB devrait tomber 1,5-2,0% au quatrième trimestre, avertit Greg Daco, chef économiste pour EY.
"Cela serait cohérent avec un atterrissage en douceur de l'économie", c'est-à-dire une baisse de l'inflation sans récession ni forte dégradation de l'emploi, nuance Kathy Bostjancic.
Le marché de l'emploi ralentit progressivement, et les chiffres officiels d'octobre seront publiés vendredi. Le chômage devrait rester à 4,1%, mais avec des créations d'emplois divisées par deux.
Une forte surprise est cependant venue mercredi matin des chiffres de l'emploi dans le secteur privé, qui se sont montrés en octobre bien plus robustes qu'attendu, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab.
La Réserve fédérale américaine (Fed), qui a lutté contre la forte inflation en relevant ses taux, veut désormais éviter une flambée du chômage.
Sa prochaine réunion aura lieu au lendemain de l'élection, les 6 et 7 novembre. Une deuxième baisse des taux est attendue, après celle décidée mi-septembre.
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