Crédit du Nord : «Une très bonne année 2015»

Dynamisme commercial, forte collecte de dépôts, production historique de crédits immobiliers, le Crédit du Nord a dégagé en 2015 un résultat net de 388 M€, en hausse de 10,7%. De quoi conforter le groupe dans sa volonté de proximité à la fois régionale, relationnelle et omnicanale.

Philippe Aymerich et Philippe Merviel, respectivement directeur général du groupe Crédit du Nord et directeur régional.
Philippe Aymerich et Philippe Merviel, respectivement directeur général du groupe Crédit du Nord et directeur régional.

 

 

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Philippe Merviel et Philippe Aymerich, respectivement directeur régional du Crédit du Nord et directeur général du groupe Crédit du Nord.

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Philippe Aymerich et Philippe Merviel, respectivement directeur général du groupe Crédit du Nord et directeur régional.

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un produit net bancaire en progression de +2,7% à 1,993 Md€, un résultat brut d’exploitation de +7,0% à 760 M€ et un résultat net (part du groupe) de 10,7% à 388 M€. Mais aussi une conquête de 134 000 clients particuliers supplémentaires à 0 856 000 (manque un chiffre ?) (+3,3%), de 21 000 clients professionnels hors relations privées à 222 000 (+4,1%), et de 1 500 clients entreprises de plus de 1,5 M€ de chiffre d’affaires à 40 600… De quoi satisfaire Philippe Aymerich, directeur général du groupe Crédit du Nord, présent à Lille le 8 mars pour sa traditionnelle présentation des résultats du groupe, tenue cette fois dans les locaux totalement réaménagés de la Banque privée du Crédit du Nord, au 42, rue Royale à Lille.

«2015 est une très bonne année avec une activité de fond extrêmement tonique sur le plan commercial, qui se traduit par une performance financière de très bonne tenue, un peu flattée par quelques éléments exceptionnels dont le plus marquant a été une vague de renégociations exceptionnelle sur les prêts immobiliers dans un contexte de taux extrêmement bas.» Une vague à l’origine de 40 à 45% des nouveaux clients particuliers acquis à raison de deux nouveaux pour un perdu et des quelque 6,5 Mds€ de crédits immobiliers (+71%) consentis.

Si on y ajoute un encours de dépôts clientèle en progression de 11% à 36,872 Mds€ qui traduit une forte tendance, déjà marquée en 2014, de théorisation tant de la part des particuliers que des personnes morales, un encours de crédits en progression de 5,3% à 38,064 Mds€ et un encours d’épargne gérée de 2,6% à 26,204 Mds€, ce sont encore autant de «chiffres qui témoignent de notre présence et de notre rôle dans le financement de l’économique». Et Philippe Aymerich de se féliciter de ce qu’après un exercice 2012 «compliqué», la banque «vient d’enchaîner trois bons exercices».

La région dans la même lignée. Pour ne rien gâcher, Philippe Merviel, directeur régional, a fait état de «chiffres pour la région – 148 agences et centres d’affaires, 1 522 collaborateurs et 497 000 clients actifs − dans la même lignée, mais avec une économie régionale dont l’état de santé se caractérise par le fait que depuis trois, quatre mois, quelquefois un peu plus dans certains secteurs, elle est décalée par rapport l’économie nationale beaucoup plus allante». Et d’expliquer la très forte augmentation des dépôts à vue (+11% en 2015 après +25% sur les deux dernières années et même aux alentours de +12/13% sur les deux premiers mois de l’année 2016) par un moindre besoin d’investissement des entreprises, alors même que la production de crédits MLT et de crédits-bails est en hausse et que les renégociations des prêts immobiliers s’affichent en hausse de 60%, «un sommet historique».

Développement du digital et du relationnel. Pour tenir sa promesse clients, le Crédit du Nord, pour qui «le digital est une évidence», a développé son parcours omnicanal tant en direction de sa clientèle entreprises (en proposant par exemple, en réponse à la «fraude au président», une application smartphone dédiée aux dirigeants d’entreprise et à leurs délégués qui leur permet de suivre et gérer les comptes de leur entreprise) que de la clientèle professionnels avec l’offre Monesmart qui permet d’accepter des paiements par carte bancaire grâce à un lecteur de carte connecté à leur smartphone et à une application dédiée. Mais aussi pour tous la gestion du crédit renouvelable, la souscription de produits d’épargne jusqu’au scan de chèque actuellement en test.

«Le socle digital fait partie de la valeur ajoutée qu’on apporte aux clients», indique Philippe Aymerich qui considère tout aussi indispensable au métier de banquier «la dimension relationnelle». La banque, qui a annoncé la fermeture de 10% de ses 800 agences dans les cinq prochaines années (trois dans la région cette année), s’est ainsi engagée dans des réflexions sur les formats d’agences à développer (agence-conseil, en étage ou en appartement, espaces de libre-service…), sur leur agencement, sur l’élargissement des plages horaires, en même temps qu’elle faisait évoluer son dispositif d’expertise métiers pour servir au mieux «la proximité qui a pour nous trois dimensions : géographique, relationnelle et omnicanale».

Vers une année 2016 de stabilité. Interrogé sur les perspectives 2016, après un «début d’année tonique sur le crédit-bail avec, comme élément favorisant, le régime des amortissements accélérés», Philippe Aymerich ne le reconnaît pas comme «flamboyant», même si le terme «morosité» lui apparaît trop fort. Sur la région, Philippe Merviel fait le constat d’entreprises qui «s‘orientent vers des investissements plutôt tournés vers l’extérieur» et «voit de plus en plus de questionnements, mais pas encore de réalisations, sur de la croissance externe pour sortir de cette période morne et triste en termes d’activité». «Je ne pense pas que nous vous présenterons des progressions du type de 2015 l’année prochaine, nous serons plutôt sur une année de stabilité”, pronostique Philippe Merviel, confiant dans la capacité du Crédit du Nord de «tenir sa promesse clients».