Crédit agricole Nord de France : l'immobilier est son troisième métier
Après la banque et l'assurance, l'immobilier est le troisième métier du Crédit agricole Nord de France. Bien connu pour financer l'acquisition d'un bien et proposer des solutions d'assurance habitation, il accompagne ses clients dans la totalité de leurs projets via la Foncière de l'Erable, une participation de 30% dans le promoteur Nacarat et son réseau d'agences Square Habitat, contribuant ainsi aussi à l'aménagement et au développement du territoire.
«Quand on est bancassureur, être présent sur l’immobilier en tant qu’expert mais aussi sur l’ensemble de la palette des métiers et services, c’est structurant», explique Gaëlle Regnard, directrice générale adjointe du Crédit agricole Nord de France depuis le 1er mars 2016. Quand on sait que 62% des Français disposaient d’au moins un bien immobilier début 2015, que 90% d’entre eux veulent devenir propriétaires et que l’immobilier représente en valeur l’essentiel de leur patrimoine, on comprend aisément que «le Crédit agricole, et plus particulièrement son établissement Nord de France, est particulièrement investi sur l’immobilier». Quelques chiffres pour en témoigner : les caisses régionales financent un prêt immobilier sur quatre, la part de marché du groupe est de 30% et, illustration de la dynamique forte en matière de crédit immobilier, Nord de France a vu son volume de crédits immobiliers progresser de 8% à fin septembre 2016 pour un encours de 11,9 Mds€. Normal dès lors qu’à ses deux métiers de base, la banque et l’assurance, il ait cherché au fil des années à se développer de façon complémentaire dans l’immobilier avec l’objectif et la volonté de «conseiller, faciliter les projets de vie» de ses clients, particuliers, professionnels, promoteurs, entreprises…
«On est présent sur toute la chaîne de valeur», détaille Gaëlle Regnard : le financement et les assurances, bien sûr, mais aussi les services (diagnostic, télésurveillance), la gestion (syndic, location), la transaction (ancien, neuf, B2B, location), la promotion (résidentiel, bureaux, logements sociaux), le conseil et la gestion d’actifs (conseil patrimonial des particuliers, foncière et conseil entreprise). Pour mener à bien toutes ces activités, le groupe les a structurées autour de trois filiales : la Foncière de l’Erable, le pôle Promotion immobilière et Square Habitat, ainsi qu’une participation de 30% dans la société de promotion Nacarat, filiale du groupe Rabot Dutilleul.
La Foncière de l’Erable : aménageur, mais aussi accompagnateur social et sociétal. C’est en 2008, un an après l’acquisition du groupe Sedaf et après l’apport de Sedaf construction à Nacarat, que pour ne plus exercer que l’activité de foncière, Sedaf devient Foncière de l’Erable. Laquelle bénéficie en 2011 de la décision du groupe de lui confier la gestion de tous ses actifs hors exploitation dans le cadre d’une stratégie unifiée pour le développement du patrimoine de fonds propres de CANF. Pour avoir comme objectif de concilier le besoin de gestion des fonds propres du CANF et son rôle d’acteur du développement économique, la Foncière de l’Erable investit ainsi dans les pôles d’excellence (près de 170 M€ depuis 2007), les secteurs géographiques ou d’activités porteurs d’avenir, tout en organisant la dotation de son patrimoine pour dégager les ressources, ou plus-values, récurrentes nécessaires à son développement. Intervenant seule, avec d’autres investisseurs institutionnels (CDC, Batixia…) ou en partenariat avec les SEM ou SPL d’aménagement, elle a pour spécificité, explique son directeur général, Philippe Fajardy, d’acquérir des immeubles à la fois flexibles et modulables pour pouvoir les reconfigurer à chaque rotation. Premier propriétaire en surface sur le quartier Euralille avec 31 000 m², «la surface gérée est stable sur la période 2011-2016. Nous avons vendu 20 000 m² et construit 30 000 m² pour passer de 69 154 m² en 2011 à 80 736 en 2016, avec un taux d’occupation surface et financier de près de 90%“. Depuis 2011, le montant annuel d’investissement moyen s’est élevé à 14 M€ pour atteindre 18 M€ en 2016. La société est présente dans le commerce en pied d’immeuble ou en ville, pour 5% de son patrimoine, pourcentage qui doit monter à 10-15% dans les deux ans et surtout dans le tertiaire, comme par exemple à Lille (Novalille, Crystal & Quartz, Village by CA, Le Bretagne), à Roubaix (CACF), à Tourcoing (parc Alhena) et même avec un rôle d’accompagnement social et sociétal comme à Tourcoing dans le cas de la résidence-foyer Les Sylphides où elle est à la fois investisseur et exploitant.
Promotion immobilière : de belles opérations, mais un décalage contextuel marqué. «On a la chance d’être sur un métier qui est positif. L’immobilier, c’est l’avenir. On finance des immeubles où les gens vont habiter, des plates-formes multimodales où ils vont travailler. On restructure des centres-villes…» En présentant les programmes Lille Souham 4 (12 000 m2 de bureaux, commerces et un hôtel Mama Shelter), Cosmopole (réhabilitation de l’ancienne faculté de pharmacie), Maison Blanche (résidence étudiante avec salle de boxe en rez-de-chaussée), Novalille à Lille, les Pleiades à Hardelot, la rénovation du centre commercial Marine à Dunkerque-Centre ou encore des projets de lotissements comme Soamco à Leforest ou le Hameau de la Chapelle à la Chapelle-d’Armentières), autant de «belles opérations structurantes économiquement et socialement», on peut comprendre l’enthousiasme du responsable du pôle Promotion immobilière du CANF, Frederick Trouche Brugger.
Présent dans plus d’une centaine d’opérations actives, ce pôle de six personnes dédié aux professionnels de l’immobilier finance des opérations de promotion en accompagnant des promoteurs via des SSCV dédiées, de lotissement, de type marchand de biens et d’aménagement. Il conduit aussi les études techniques des investissements patrimoniaux supérieurs à 1 M€ de la caisse régionale et des missions d’expertise auprès des réseaux.
«De belles opérations» donc, mais pour autant dans un marché régional de l’immobilier dans «un décalage contextuellement marqué» à l’opposé d’un contexte national en «reprise graduelle et modérée qui s’accélère en fin d’année». Quand les mises en chantier progressent sur 12 mois (juillet 2015-juillet 2016) au national de 5,6%, elles diminuent au régional de 14% ; quand le nombre de logements neufs autorisés à la construction progresse de 8,3%, la région Hauts-de-France est la seule à chuter : – 5,3%. Seule la commercialisation infléchit le constat avec une diminution de l’encours de logements neufs à 9,8 mois contre 11,6 mois, une progression des ventes de logements individuels de 5,99 %, une stabilité ou une légère hausse sur le collectif à 1,5%, et 87% des ventes sur l’arrondissement de Lille. Pourquoi ce décalage, s’est interrogé Frederick Trouche Brugger. «Cette région a toujours absorbé les évolutions avec un décalage dans le temps, elle va le rattraper», positive-t-il tout en avançant des problèmes de pénuries foncières, notamment sur la métropole lilloise où se concentrent l’activité et… la concurrence, des contraintes d’urbanisation. «Le nerf de la guerre, c’est la maîtrise du foncier et des prix», auxquels s’ajoute la problématique des flux migratoires. «Si on ne veut pas de l’étalement urbain, il faut accepter que les villes montent pour améliorer les déplacements urbains…»
Square Habitat : le pari de la proximité en complémentarité du web. Enseigne récente dans le paysage immobilier régional puisqu’elle n’y est apparue que début novembre 2015, Square Habitat Nord de France est la résultante de la fusion des sociétés Arcadim, MSI, Imm-Nord et Sedaf Transaction, acquises entre 2006 et 2010. La nouvelle entité a réalisé 28 M€ de chiffre d’affaires en 2015, compte 70 agences dans le Nord et le Pas-de-Calais et 450 collaborateurs. Si elle a à son actif 2 700 transactions immobilières, achat et vente, dans l’ancien (ce qui lui donne une position de leader sur ce marché), elle vise sur le marché de l’immobilier neuf les 400 ventes en 2017 alors qu’elle n’en réalisait que 50 en 2013 (300 en 2016). Avec 6 000 biens gérés, elle se situe dans le top 5 de l’administration de biens. Comme syndic de copropriété, elle gère 23 000 lots pour pour (plus ?) de 1 100 immeubles et gère encore la location de 1 500 logements. Au total, Square Habitat Nord de France, ce sont quelque 55 000 contacts par an, propriétaires et acquéreurs !
«En fusionnant, nous avons voulu profiter de la notoriété de la marque au niveau national, dans le top 5 national avec 585 agences, et de la force du réseau Crédit agricole Nord de France, 270 agences, de leur synergie et de leur lisibilité, explique David Asseo, directeur général de l’entité. Cette complémentarité, gage de notre souci du conseil et d’une relation dans le durée, nous permet d’intervenir dans un contexte rassurant pour le client par rapport à la concurrence.» Cette taille permet aussi une force de frappe d’accès forte sur le web, au travers notamment de partenariats avec des sites tels que SeLoger ou leboncoin.
Au final, Square Habitat, c’est le premier réseau d’agences immobilières sur le territoire Nord − Pas-de-Calais avec une forte présence sur la Métropole (25 agences) et le bassin minier. «Nous avons fait le pari de la proximité géographique en complémentarité du web, insiste David Asseo. Notre différenciation, c’est le maillage. Notre plus, c’est d’apporter notre connaissance extrêmement fine du secteur. Le métier de conseiller immobilier, c’est de connaître chaque rue de son secteur !» Et de mettre en avant la «beauté» du métier de conseiller immobilier : «Nous cherchons avant tout l’envie, la motivation, le goût pour le produit, plus que les diplômes ou le niveau d’études.» L’enseigne a prévu de recruter de 15 à 20 postes de conseillers en 2017 et a même créé un site dédié, jerejoinssquarehabitat. Si en 2016 elle a déménagé ses agences de Calais et d’Arras-Centre et ouvert une agence à Wingles, ainsi qu’une e-agence à Saint-Omer, pour 2017 Square Habitat annonce cinq projets d’ouverture.
Un réseau en développement. Durable ? «On est sur le marché de l’ancien en croissance de 10 à 15%, avec des écarts entre les territoires. Les taux bas expliquent pour beaucoup la dynamique de ces six derniers mois. Nous restons confiant sur la dynamique du marché tant que les taux resteront bas. Les prix remontent un peu mais de manière modérée. Le marché pourrait se retendre un peu, mais la tendance est plutôt bonne… Pour l’avenir, il y a des échéances électorales qui peuvent bouleverser la donne, mais la remontée des taux serait difficile à gérer par notre économie. Il semblerait que tout sera fait pour que les taux restent bas dans les mois et années qui viennent. Seuls des éléments de crise rendraient la donne différente.» Il faut aussi savoir que la variation d’un seul point du taux fait disparaître 20% de la demande. Difficile d’affirmer que la question de la sensibilité de la demande par rapport aux taux n’a pas grande importance…