Coworking : simple tendance ou véritable produit…

Les discussions vont bon train dans l’espace central. La machine à café trônant sur une cuisine aménagée tourne à plein régime. Autour d’une grande table, perchés sur des tabourets au look vintage, certains entrepreneurs-locataires discutent de tout et de rien tandis que certains s’affairent sur leur écran histoire de boucler un dossier urgent. Il est 8 h 30 dans cet espace de coworking au cœur de Nancy à quelques encablures du parc de la Pépinière et c’est comme cela tous les jours. Une ambiance genre auberge espagnole entrepreneuriale. «C’est ce que bon nombre d’indépendants recherchent aujourd’hui, un tiers-lieux où vous pouvez avoir votre bureau avec tous les services nécessaires et des lieux de vie à partager avec les autres locataires histoire de rompre l’isolement», assure le responsable de cet espace installé depuis quelques années dans la cité ducale. Des espaces comme celui-ci ont gentiment fleuri un peu partout dans l’agglomération nancéienne. Le scénario est le même chez les cousins messins et dans plusieurs zones urbaines et périurbaines voire rurales de la région. «Les espaces de coworking sont devenus un véritable produit», assure un professionnel de l’immobilier de bureaux de l’agglomération nancéienne.

Intérêt des opérateurs immobiliers

Tendance perceptible avant la crise sanitaire, les différents confinements et contraintes liées notamment au télétravail, semblent avoir confirmer la place de plus en plus importante de ces espaces hybrides et flexibles. «Avec des prises à bail de ces surfaces plus flexibles et plus petites à moindre coût, certaines entreprises ont vu dans ces offres de coworking, la possibilité d’assurer leur survie et éventuellement sauver une partie de leurs salariés, le poste immobilier étant la deuxième source de dépense d’une entreprise.» Constat établi il y a quelques mois par un promoteur régional voyant dans cette typologie d’offre un véritable eldorado. Un marché serait-il donc né ? «Il est incontestable que la démultiplication de ces nouveaux espaces suscite l’intérêt des opérateurs d’immobiliers d’entreprises», assure un observateur du secteur. «Certains proposent aujourd’hui des lieux entièrement dédiés au travail collaboratif offrant à la fois souplesse en termes d’engagement et haut niveau d’équipements. Les cibles sont multiples, cela va la grande entreprise en recherche de bureaux satellites à la jeune pousse dans l’esprit start-up.» La donne n’est pas nouvelle et depuis plusieurs années, l’implantation de cette typologie de tiers-lieux est bien palpable. Le décollage de l’activité l’était beaucoup moins. Si bon nombre de professionnels de la pierre entrepreneuriale voit une dynamique certaine dans cette typologie d’offres, d’autres sont plus réservés. «Il est certain que la souplesse des baux peut entraîner l’interrogation sur la consommation mère de m² par les entreprises. Le coworking est une tendance qui s’affirme mais il va falloir voir réellement dans la durée. Une chose apparaît certaine c’est qu’aujourd’hui les entreprises vont consommer leurs bureaux et leur immobilier d’une façon différente.» Les espaces de coworking semblent avoir tout à y gagner dans cette prospective…