Covid-19 : une facture qui pèse lourd pour le Département
Pour sa dernière rentrée en tant que président du Département du Nord, Jean-René Lecerf a présenté un budget supplémentaire, qui sera voté fin septembre, pour pallier les dépenses supplémentaires liées à la gestion de la crise de la Covid-19.
Il en aura coûté près de 80 M€ au Département : la facture de la crise pèse sur les finances, à six mois des échéances électorales. Ainsi, 15 M€ ont été alloués aux matériels de protection (pour les collégiens, les travailleurs sociaux, les dentistes et kinésithérapeutes en EPHAD), 15,7 M€ pour les primes à destination des personnels d’aide à domicile, 2,8 M€ pour accompagner les Nordistes les plus vulnérables et 20 M€ supplémentaires pour le RSA par rapport au budget prévisionnel. A cela s’ajoute une croissance continue de l’APA de 6,8 M€. «Nous avons adopté fin septembre une première modification au budget primitif, voté en décembre 2019 mais qui est devenu obsolète devant toute une série de dépenses et une baisse des recettes», détaille Jean-René Lecerf. A ces 51,4 M€ de dépenses liées à la crise, il faut aussi adjoindre une perte de recettes des DMTO (droits de mutation à titre onéreux), due à une faible activité immobilière au printemps (- 10%).
Augmentation du nombre d’allocataires du RSA
La crise aura eu de lourdes conséquences sur la politique sociale du Département. Alors que le nombre d’allocataires avait sensiblement diminué avec les politiques volontaristes de retour à l’emploi, l’institution fait face à une augmentation significative : de 100 000 allocataires en février 2020, on est passé à 107 000 aujourd’hui. En cause, l’arrêt émanent de l’Etat, des décisions trimestrielles de ressources en début de confinement. «Il n’y a plus de contrôle et ces décisions s’imposent aux Départements. Nous voulons inscrire une partie de l’augmentation du RSA dans le budget Covid. Si les Départements ne sont pas aidés, il y aura des mises sous tutelle», craint Jean-René Lecerf. Malgré ces trous dans la raquette, le Département veut continuer d’investir, notamment auprès du secteur social et du SDIS, pour 11,7 M€. Pour faire face aux dépenses liées à la Covid-19, le Département a dû puiser dans son excédent budgétaire 2019 de 175 M€ qui aurait dû être consacré à la solidarité territoriale, à l’embauche de collaborateurs ou aux grands projets… «Toute projection est aléatoire aujourd’hui et dépend de la vitesse à laquelle reprendra l’économie, mais nous ne remettons aucun investissement en cause car c’est une des solutions de la sortie de crise», tempère le président. Les rénovations dans les collèges auront donc bien lieu, la liste s’allonge même avec neuf établissements supplémentaires, à raison d’environ 10 M€ par rénovation/réhabilitation. Autre dossier essentiel à l’approche de la fin du mandat, le plan «Nord durable», adopté fin 2019 et qui place au centre de l’action départementale la lutte contre le changement climatique, la préservation des écosystèmes et la promotion des modes de vie durables et solidaires. En ligne de mire, un changement des habitudes de vie des habitants et des collaborateurs : lutte contre les passoires thermiques, renforcement de la biodiversité et développement des espaces naturels sensibles, favoriser les mobilités douces en abondant le crédit aux communes et intercommunalités pour les pistes cyclables, développements des circuits courts, avec des drives fermiers dans les collèges et les EPHAD…
Quatre candidats à la succession
Pour l’heure, Jean-René Lecerf n’a exprimé aucune préférence, attendant que les candidats présentent leur profession de foi mi-octobre. Ils seront quatre : Paul Christophe (député Agir des Flandres), Geneviève Mannarina (vice-présidente du conseil départemental du Nord chargée de l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, élue UDI à Valenciennes), Max-André Pick (1er adjoint LR de Roubaix) et Christian Poiret, bras droit de Jean-René Lecerf, premier vice-président en charge des finances, de l’administration générale et du contrôle de gestion et président de Douaisis Agglo. «Je travaille avec tous les quatre depuis des années. Ce Département est totalement hors normes», ajoute Jean-René Lecerf, pour qui le Département restera «un souvenir très fort».