Conjoncture

Coût des énergies : la CMA Hauts-de-France aide les artisans et les commerçants axonais à passer la crise

Le président de la CMA des Hauts-de-France, Laurent Rigaud, tire la sonnette d’alarme pour sauver les entreprises artisanales. À Saint-Quentin, les élus des chambres consulaires ont souhaité communiquer sur les dispositifs d’aide existants pour faire face à la hausse du coût des énergies mais le président Rigaud réclame en plus une contribution des énergéticiens.

José Faucheux, président de la CMA pour l’Aisne, souhaite « que l’artisan n’ait pas à faire la demande d’aide ».
José Faucheux, président de la CMA pour l’Aisne, souhaite « que l’artisan n’ait pas à faire la demande d’aide ».

Élus des chambres consulaires et de la ville de Saint-Quentin ont animé une réunion d’information le 21 février dernier à Saint-Quentin sur les dispositifs d’aide existants en matière de hausse du prix de l’énergie. Le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France, Laurent Rigaud, avait deux messages à délivrer. Le premier était à destination des artisans et commerçants qui remplissent les critères leur permettant d’obtenir l’aide de l’État. 

Pour une communication plus directe, Laurent Rigaud avait invité les représentants de la Direction générale des finances publiques, dont le conseiller à la sortie de crise pour le département de l’Aisne, Franck Gravet*. Les aides allouées sont fonction de la taille de l’entreprise, du chiffre d’affaires et de la puissance de l’installation, inférieure ou supérieure à 36kVA. Certaines TPE peuvent bénéficient du bouclier tarifaire. 

Pour plus de clarté, les artisans présents et leurs élus à la CMA auraient souhaité que le bouclier tarifaire « soit appliqué à tous dès le départ ». Le message adressé aux entrepreneurs est donc de remplir l’attestation obligatoire impérativement avant le 31 mars**, car c’est ce document qui va déclencher l’aide directement imputée sur la facture du fournisseur. Seule « une petite moitié » des entreprises éligibles avait effectué la démarche au jour de la réunion, l’information doit donc être mieux expliquée, « les artisans n’ont pas en interne les compétences pour aller chercher les aides » et par conséquent choisissent souvent d’y renoncer, ont regretté les élus de la CMA.

La théorie des trois tiers

Le second message est à destination des fournisseurs d’énergie, dont plusieurs étaient représentés. Le président régional de la CMA leur a exposé sa théorie des trois tiers : un tiers de la facture payé par l’artisan, un tiers par l’État et le dernier à la charge des énergéticiens. « Malgré l’action de l’État qui a mis en place des dispositifs pour amortir le choc, les artisans ne pourront pas supporter la prise en charge à hauteur des deux tiers de la hausse de l’électricité », a martelé Laurent Rigaud, rappelant aux interlocuteurs que « la trésorerie ne doit pas servir à payer les charges extraordinaires » et qu'il n'était pas le président des rideaux qui ferment . Représentants de la CCI et de la CMA ont réitéré au cours de la rencontre leur volonté d’accompagner commerçants et artisans dans la gestion de cette crise, et appelé à la solidarité.

*Franck Gravet : codefi.ccsf02@dgfip.finances.gouv.fr, au 03.23.26.31.54 ou 06.26.50.75.10.

**Disponible sur le site impots.gouv.fr ou directement auprès du fournisseur d’électricité.

Artisans et commerçants ont exposé leur situation, certains expliquant avoir dû signer leur contrat de fourniture d’énergie « à l’aveugle ».