Cours privés et formation continue, la grande course
En Picardie, comme ailleurs, le recours à la formation continue et au soutien scolaire privé, de la maternelle à l’université, se développe. Du Campus des savoirs dans l’Aisne aux Petits bilingues dans l’Oise, sans oublier le centre picard Promeo, zoom sur quelques acteurs d’un secteur de plus en plus actif.
L’aide fiscale au soutien scolaire privé est de 50% pour les familles. Des mesures qui font le bonheur d’enseignes privées comme Acadomia, Complétude ou Keepschool. Le Campus des savoirs, créé par le soissonais Adrien Tingry, n’échappe pas à la règle. « Avec Campus domus, j’ai opté pour la qualité en privilégiant la relation humaine et l’accompagnement personnalisé des élèves. C’est avec cette méthode rigoureuse que l’on obtient de bons résultats », assure le Picard fier d’avoir accompagné 450 élèves en cinq années d’existence. « Nous prenons 38 euros de l’heure pour des cours de maths, français et anglais prodigués par nos 170 professeurs. Et 48 euros pour une préparation à l’entrée aux grandes écoles, moins les 50% de réduction d’impôt. Certes, c’est encore un petit budget pour les familles et certaines préfèrent encore faire appel au travail au noir », observe le chef d’entreprise heureux d’annoncer la création d’écoles d’entreprises dans plusieurs maisons de champagne, région limitrophe. « Au travers d’un partenariat avec LVMH, j’ai pu mettre en place chez Veuve Clicquot, Krug et bientôt Moët et Chandon, des créneaux de soutien scolaire pour les enfants des salariés. Ils ont ainsi accès à six heures de soutien par semaine gratuites. Une idée qui devrait bientôt germer en Picardie ». Adrien Tingry s’est focalisé sur trois matières principales, le français, les mathématiques et l’anglais. Les cours d’anglais sont à eux seuls au cœur d’un marché convoité.
Un peu, beaucoup d’anglais, What else ?
En Picardie aussi, le niveau d’anglais doit monter comme partout en France, notamment chez les acteurs du tourisme et les entreprises picardes confrontées à la mondialisation. L’offre de cours d’anglais tend ainsi à se développer via des organismes privés, consulaires et étatiques. Par exemple Wall Street English à Amiens, rue Lamartine propose une formation des plus pragmatiques pour des résultats probants. Le but des adultes et jeunes adultes qui franchissent le seuil de la porte est bel et bien de mieux comprendre et parler l’anglais. Leurs profils sont divers, de l’avocat international à l’élève ingénieur en passant par le retraité rêvant de voyages à l’étranger. Ici, l’élève est au centre. Jamais plus de quatre d’ailleurs devant le professeur. Puis, chacun à son rythme évolue selon une méthode avant tout fondée sur l’oral. « Nos premiers clients sont les entreprises et notamment les employés des restaurants et des hôtels voisins. Ils sont tous confrontés régulièrement à une clientèle étrangère. Et notamment depuis le passage du DIF au CPF (compte personnel de formation) que les salariés peuvent utiliser pour apprendre l’anglais », précise Lucie Zazzali, directrice du centre. Les grandes entreprises demandent aussi à Wall Street Institute des devis pour un apprentissage de l’anglais sur mesure et à des horaires flexibles. 20% des personnes qui viennent chez Wall Street English sont à la recherche d’un emploi.
Des “natives” pour les plus petits aussi
Apprendre la langue de Shakespeare avec une personne, dont la langue maternelle est l’anglais, est le fondement de la méthode des Petits bilingues. L’amiénoise Élisabeth Bergez- Smith a choisi cette franchise en 2008. On le sait, l’anglais est l’une des langues les plus pratiquées dans le monde, et la langue des affaires sur le plan international.
De plus en plus de parents inscrivent leurs enfants à ces cours, ce qui représente pour eux un investissement important pour leur avenir. « Leur donner l’occasion d’apprendre l’anglais dès leur plus jeune âge, c’est envisager pour eux la réussite quelle que soit leur orientation professionnelle future. En complément de l’école, mes trois enfants sont inscrits depuis plusieurs années, une heure et demie par semaine. Pas de forcing, ni d’évaluation, ils s’amusent tout en apprenant. Leur prononciation est nickel et ils accumulent beaucoup de vocabulaire », témoigne Meriem Jollant. Élisabeth Bergez-Smith a étudié le français aux États-Unis pour ensuite pouvoir l’enseigner à ses compatriotes. « En arrivant en France, j’ai inversé la tendance en enseignant l’anglais aux adultes dans le cadre de la formation continue. L’apprentissage des langues fait partie de mon quotidien depuis toujours », raconte cette femme originaire de Louisiane. Élisabeth et ses animatrices, à l’accent parfait, invitent les enfants à découvrir et à se familiariser avec les sonorités anglaises. Dès 3 ans, les petits assimilent et reproduisent des sons, construisent des phrases et découvrent la culture anglo-saxonne.
Une passerelle vers l’industrie aussi
Avec le soutien du conseil régional et des services de l’État, Proméo propose une offre de formation continue et en alternance dans plusieurs filières métiers. L’anglais y est également dispensé. Pour les demandeurs d’emploi, Promeo organise les actions Passeport langue. Ce sont des formations d’une durée de 300 heures qui permettent aux personnes souhaitant se perfectionner en anglais, de suivre 16 heures par semaine des cours en groupe. Ces formations sont validées par le passage du TOEIC.
« En formation continue, nous formons près de 2 500 personnes par an, à travers des formations allant de la remise à niveau jusqu’à la certification TOEIC. Nous proposons également un ensemble de formations adaptées aux métiers (logistique, commercial, technique…). Notre force réside dans l’individualisation des formations qui permet d’offrir des cours adaptés aux besoins de nos clients », explique-t-on chez Proméo où toutes les solutions pédagogiques peuvent être mises en œuvre et mixées : formation individuelle, formation en groupe, e-learning, dans leurs locaux ou en entreprise.
Campus des savoirs
Depuis 2010, le Campus des savoirs, c’est un centre de formation continue et une agence de cours particuliers et de soutien scolaire à domicile dans toute l’Aisne appelée Campus Domus. De Soissons à Château-Thierry, Villers-Cotterêts, ou la Ferté-Milon, les enseignants sélectionnés avec une grande rigueur se rendent aux domiciles de leurs élèves, collégiens, lycéens et étudiants pour prodiguer leurs cours, mais surtout s’assurer que l’élève soit motivé et progresse. « J’ai eu envie de créer cette entreprise après avoir dans une précédente vie accompagnée des sportifs de haut niveau dans leur reconversion et des jeunes en échec scolaire à la mission locale de Soissons. La mise en relation m’a beaucoup plu et m’a amené à mettre tout en œuvre pour ouvrir mon propre centre d’accompagnement et de valorisation des compétences », conclut Adrien Tingry, 37 ans, qui profite également d’un bouche-à-oreille profitable.