Coup d'arrêt à la baisse du chômage en Bourgogne
Selon l’INSEE, le second semestre 2022 a été marqué par une légère hausse du chômage dans la région. Un coup d'arrêt à une baisse continue depuis début 2021.
La Bourgogne reste un territoire plutôt bien pourvu en matière d'emploi. Au deuxième trimestre 2022, en tout cas, c'était toujours le cas. Pourtant, le taux de chômage y est plutôt en légère hausse, et ce, pour la première fois depuis début 2021. Selon l'Insee et sur l'ensemble de la région Bourgogne-France-Comté, il s'établirait à 6,4 % de la population active, soit 0,2 point de plus qu'au premier trimestre. L’emploi salarié ne progresse plus en Bourgogne-Franche-Comté (+0,0 %), alors que la région avait gagné plus de 2 000 emplois au trimestre précédent. Un mauvais signal ? C'est possible. D'autant que, toujours selon l'Insee, « en France, l’emploi continue de progresser (+0,4 %) ce trimestre. »
Les services marchands boostés par le tourisme
Mais la Bourgogne-Franche-Comté reste au quatrième rang des régions métropolitaines les moins touchées par le chômage, avec un taux nettement en dessous de la moyenne nationale (7,4 %). Le taux de chômage est notamment particulièrement bas dans le Jura (5,1 %) et en Côte-d’Or (5,7 %), quand la Saône-et-Loire affiche 6,4 %. Et certaines zones d'emploi particulièrement dynamique affichent même une tendance inverse. À Beaune par exemple, région la plus épargnée, le taux de chômage est en baisse de 0,1 point à seulement 4 %. A l'inverse des zones de Chalon-sur-Saône ou d'Autun, sont confrontées à une hausse, de 0,4 à 0,5 points, en faisant les seules zones de la région à ne pas afficher un recul du chômage sur un an.
Car oui, sur un an, le taux de chômage est bien en recul dans la région. Malgré la hausse trimestrielle, le taux de chômage demeure en baisse de 0,4 point sur une année dans la région, à un rythme proche du niveau national (- 0,5 point). Sur un an, la Bourgogne-Franche-Comté gagne plus de 10 000 emplois, soit une progression de 1,1 %. L’emploi dans la région dépasse de plus de 8 500 son niveau d’avant-crise de fin 2019. Il atteint même un niveau record depuis 10 ans. Avec 7 500 emplois supplémentaires en un an, le secteur des services marchands hors intérim est le principal bénéficiaire de cette conjoncture favorable. Sur le seul deuxième trimestre, il enregistre une hausse de 0,7 %, porté par le dynamisme de l’hébergement-restauration. Ce dernier gagne près de 900 emplois, soit +2,5 %. Les services aux entreprises et l’hébergement-restauration concentrent les deux tiers des emplois créés dans ce secteur des services marchands.
L'emploi intérimaire en retrait
C'est l'emploi intérimaire qui semble le plus concerné par les difficultés. Après une hausse continue en 2021 et un léger repli au premier trimestre, il recule nettement au deuxième trimestre (- 4,7 %), soit 1 800 intérimaires de moins. Néanmoins ce secteur intérimaire reste stable sur un an. Bien que freiné par la baisse notable de la fabrication des matériels de transport (- 3,7 %), l’emploi industriel se stabilise, +0,1 %. Le secteur de l’information et de la communication est également en hausse avec un gain de près de 200 emplois. En croissance continue depuis le premier trimestre 2020, le secteur de la construction confirme sa vitalité avec une augmentation de ses effectifs de 0,3 %. L’industrie progresse également de 0,2 % malgré des difficultés persistantes d’approvisionnement et de l’enchérissement des matières premières. Ainsi la fabrication d’autres produits industriels est en hausse de 0,4 %. Plus gros employeur de la région, avec 348 100 emplois, le tertiaire non-marchand est en léger retrait (- 0,1 %), dans la lignée de la baisse au sein du secteur public.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre