Coud’Pouce se lance dans la vente de vêtements au kilo

Depuis plusieurs années, l’association de réinsertion Coud’pouce surfe avec succès sur le créneau de la récupération de vêtements d’occasion. Chaque semaine, elle en collecte environ 4 tonnes dans la cinquantaine de box installées sur un large territoire allant de la communauté urbaine de Dunkerque jusqu’à Wormhout. Les vêtements sont triés par 24 personnes en contrat d’insertion (pour une période pouvant aller de 6 à 24 mois). «Nous effectuons deux tris, à l’issue desquels seulement 10% de ce que nous avons collecté sont proposés à la vente. Le reste est vendu à la tonne à une entreprise spécialisée dans le recyclage de vêtements», explique Pascal Rohart, directeur de la structure. Les vêtements en parfait état sont vendus chez «Fripes Chic», le magasin que l’association a créé à Coudekerque-Branche. On y trouve plus de 6 000 pièces (femme, homme et enfant), dans un environnement très professionnel qui n’a rien à envier aux magasins «classiques».

Réinsertion professionnelle

«Notre personnel chargé de la mise en rayon et de la vente travaille comme dans n’importe quel commerce, avec les mêmes exigences qualitatives. Ainsi, nos salariés multiplient leur chance de se réinsérer professionnellement à l’issue de leur contrat chez nous. C’est le cas pour plus de 70% d’entre eux», précise Pascal Rohart. Preuve, s’il en était besoin, de la qualité du travail effectué : tous les profils socioprofessionnels fréquentent le magasin, beaucoup d’ailleurs dans une démarche militante antigaspillage et antisurconsommation.

Le succès rencontré par le magasin, ajouté au souhait de diminuer la part de vêtements envoyés en recyclage, a convaincu Coud’pouce de se lancer dans un nouveau projet, durable, solidaire et social : la vente de vêtements d’occasion au kilo. «Nous avons acheté des locaux à Saint-Pol-sur-Mer que notre association est en train de rénover intégralement. Nous y disposerons de 120 à 150 m² de surface de vente pour des vêtements qui n’auront pas trouvé preneur dans notre boutique de Coudekerque-Branche ou pour des vêtements en excellent état mais qui ne pouvaient pas être mis en rayon faute de place, comme des jeans, par exemple, que nous collectons en pagaille !, détaille Pascal Rohart. Nous pensons pouvoir établir notre prix de vente de 4 à 5 euros du kilo, ce qui est en dessous des prix constatés sur le marché et correspond à notre image solidaire.»

Cette initiative a été saluée par la communauté urbaine de Dunkerque qui souhaite valoriser l’ESS sur son territoire, laquelle représente déjà plus de 12% des emplois. Elle a octroyé en novembre dernier à Coud’pouce un prix de 10 000 euros dans le cadre de son appel à projets «Economie sociale et solidaire». L’ouverture du magasin est prévue avant la fin du premier semestre 2018.