Coronavirus : Entre adaptation et inquiétudes…

Dès le 13 mars, une Task Force Covid-19 a été mise en place par les trois chambres consulaires de Meurthe-et-Moselle et présentée aux entreprises du département.
Dès le 13 mars, une Task Force Covid-19 a été mise en place par les trois chambres consulaires de Meurthe-et-Moselle et présentée aux entreprises du département.

Télétravail, chômage partiel ou tout simplement activité à l’arrêt ! Les effets du coronavirus ne sont pas que sanitaires. L’économie locale affiche un ralentissement jamais égalé. Face à cette situation inédite, à côté des différentes mesures fortes prises par l’État, s’ajoute une union sacrée des différents acteurs économiques histoire d’accompagner et d’épauler les entreprises, principalement les plus petites.

Technopôle Henri Poincaré sur le plateau de Brabois entre Nancy, Villers et Vandœuvre, le mardi 17 mars quelques heures avant midi. Les différentes allées de ce cœur économique de l’agglomération nancéienne sont quasi vides. Dans certains halls d’entrée des bâtiments, c’est «opération commando» comme l’assure un collaborateur d’une société de services informatiques. Le rituel est le même, chaque collaborateur emporte son matériel professionnel direction le domicile pour une période de télétravail et de confinement. La vague de coronavirus a commencé à déferler sur tout l’Hexagone. La Meurthe-et-Moselle est depuis la semaine dernière considérée comme un département à risque. «Nous sommes en guerre», a assuré Emmanuel Macron, le président de la République. En guerre, contre un ennemi invisible. Les victimes sanitaires sont nombreuses et derrière cette catastrophe humaine, c’est un tsunami économique et social certain qui se prépare. L’État a présenté, dès le début de l’épidémie, les mesures d’accompagnement. Report de paiement des échéances sociales et/ou fiscales, dispositif de chômage partiel renforcé, mobilisation de Bpifrance pour garantir à 90 % des lignes de trésorerie bancaires dont les entreprises auront besoin à cause de l’épidémie. De son côté la région Grand Est a mis en place un «Prêt Rebond» pour soutenir les entreprises en difficultés conjoncturelles liées à la baisse d’activité ou la perte de CA.

Task Force Covid-19

Des mesures de première urgence auxquelles s’additionnent des plans de bataille élaborés par les différentes acteurs économiques locaux. Les organisations patronales, à l’image du Medef  54 et de la CPME 54, mettent à disposition sur leur site internet respectif les différentes informations nécessaires et utiles afin que les entreprises puissent trouver réponses à leurs inquiétudes. Signe fort de cette union sacrée mise en œuvre depuis quelques jours : la Task Force Covid-19 pilotée par les chambres consulaires du département (CCI Grand Nancy Métropole de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d’agriculture et sa consœur des métiers et de l’artisanat regroupées au sein aujourd’hui de l’association Acaciam). «Il s’agit notamment de proposer une écoute, une orientation, une aide adaptée, officielle et coordonnée pour tous les entrepreneurs qui doivent s’engager rapidement dans des démarches fiscales, sociales, financières, organisationnelles et techniques.» Cette cellule de crise est organisée «en lien étroit avec l’État, le département et la région Grand Est.» La mobilisation du monde économique se concrétise par des points de situation quotidien entre l’Acaciam et la préfecture «afin d’échanger des informations fiables et sûres, diffusées ensuite à tous les acteurs économiques sur l’ensemble du territoire meurthe-et-mosellan.» Reste que sur le terrain et au cœur des entreprises, si ces mesures sont jugées absolument nécessaires et que les dispositifs d’accompagnement ne peuvent qu’être soulignés, les incertitudes et l’inquiétude plus que légitime sur les réelles conséquences de cette situation inédite prennent rapidement le pas. Après le confinement, il faudra bien tenter de redémarrer…

BTP : l’appel du 17 mars

Demande d’arrêt temporaire des chantiers ! Dans un communiqué commun, la Fédération nationale du bâtiment, la Fédération nationale des travaux publics et la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) lance un appel au gouvernement. «La santé et la sécurité des personnes est une priorité absolue pour nos entreprises. Face à des mesures de protection qui ne sont pas assurées pour nos salariés, notamment, en l’absence de masques de protection, aux difficultés majeures d’approvisionnement, le BTP est confronté à une désorganisation, à des risques sanitaires et à une incompréhension mêlée d’inquiétude à la fois des chefs d’entreprise et de leurs salariés. Il faut trouver avec le gouvernement des solutions pour protéger la santé de nos salariés et assurer la poursuite de l’activité dans de bonnes conditions.