Conversations dans un cottage anglais

© Christian Berthelot
© Christian Berthelot

Spectacle culte depuis sa création en 1991, cette adaptation de la célèbre pièce de Ionesco présente la singularité d’avoir été mise en scène par l’un des plus grands auteurs du XXe siècle : Jean-Luc Lagarce. Après une première reprise en 2006, elle repart sur les routes pour le plus grand bonheur des spectateurs.

© Christian Berthelot

Bienvenue à cette soirée cinglée dans un cottage anglais ! Tout commence dans le jardin d’une maison de la banlieue de Londres où des quidams en attendent d’autres. Puis, comme chez Beckett, on tue le temps avec des conversations passant du coq à l’âne, du plus futile au plus cintré, dans un éternel recommencement où le silence est prohibé. Délicieusement absurde à l’origine, le texte d’Eugène Ionesco voit son curseur de l’irrationnel atteindre un point de non-retour grâce à une mise en scène décapante, entremêlant la folie des Monty Python, l’humour so british et les insondables luttes intestines d’un soap opera des années 1980, rires préenregistrés et Technicolor en prime. Dans ce royaume de l’artifice où les codes de la représentation sont surexposés sous les sunlights, la parole est minutieusement déconstruite pour mieux souligner la peur de l’ennui, l’angoisse du vide, la vacuité de l’existence. Car sous les oripeaux du rire perce parfois une ineffable mélancolie tapie dans les replis d’une réalité qui nous échappe.

 

Représentations les 8 et 9 février à 20h au Phénix, boulevard Harpignies à Valenciennes. Renseignements et réservations au 03 27 32 32 32 ou sur www.lephenix.fr