Rencontres nationales des SCoT : construire une stratégie écologique territoriale
La 18ème édition des rencontres nationales s’est tenue autour du thème «50 nuances de vert : construire sa stratégie écologique territoriale». Le point.
Organisée par la Fédération nationale des SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale), la 18ème édition des rencontres nationales s’est tenue dernièrement à Artois Expo Arras en présence de plus de 400 élus et techniciens autour du thème «50 nuances de vert : construire sa stratégie écologique territoriale». Ce rendez-vous traditionnel s'est tenu cette année dans un contexte particulier avec la publication des décrets d'application de la loi Industrie verte en juillet et l'entrée en vigueur le 18 août du règlement européen sur la restauration de la nature. Par ailleurs, les SCoT entrent en phase de révision sur l'ensemble du territoire avec la charge d'intégrer, entre autres, les dernières dispositions de la loi Climat et Résilience.
Comme l’indique Michel Heinrich, président de la Fédération, dans son intervention d’introduction, «la période qui s'ouvre appelle la mise en place de nouvelles pratiques d'aménagement du territoire. Nous souhaitons tirer profit de ce contexte pour appeler les élus et les techniciens à renforcer la prise en compte des enjeux écologiques dans nos documents d'urbanisme».
Pour ce faire, la Fédération propose notamment de porter le regard sur les espaces non bâtis afin de définir des stratégies écologiques globales.
Les espaces non bâtis comme épicentre des transitions
«Toutes les mesures mises en place ces dernières années n'ont malheureusement pas permis d'enrayer l'érosion de la biodiversité», comme l'a rappelé Brian Padilla, écologue et chercheur au Muséum national d'histoire naturelle, en ouverture de l'événement.
Face à ce constat, la Fédération plaide pour un élargissement des stratégies écologiques à l'ensemble du territoire. «On estime que la France est artificialisée à hauteur de 10%, ce qui signifie que 90% du territoire est en fait constitué d'espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF)», précise Michel Heinrich. «Pourtant, les réflexions sur l'aménagement du territoire se concentrent en grande majorité sur les espaces bâtis et à bâtir, un phénomène accentué par la loi Climat et Résilience et la problématique de la gestion du foncier».
Dans le même temps, les dispositions du Code de l'urbanisme et celui de l'environnement se limitent à la protection des zones de biodiversité les plus qualitatives, laissant de côté les plus ordinaires.
Pour la Fédération, les ENAF constituent une réponse au défi de l'adaptation des territoires aux changements climatiques et doivent donc être intégrés dans les stratégies de renaturation au même titre que les espaces bâtis ou à bâtir. Pour Michel Heinrich, «c'est le chemin à prendre si nous voulons répondre aux enjeux de pression sur la ressource en eau, de maintien et de renforcement de puits de carbone, de rafraîchissement des territoires, de reconquête de biodiversité, de qualité agronomique, etc. Il nous faut ajouter du vert sur du vert».