Artisanat
Constant Mulet, ébéniste de luxe à Sains-Richaumont
Enfant du pays, le trentenaire s’est fait connaître en 2012 et 2013 en se distinguant aux Olympiades des métiers. Ébéniste de talent, Constant Mulet s’est installé à Sains-Richaumont en novembre 2021.
Dans les rues de Sains-Richaumont se cache un atelier d’artisanat un brin particulier. C’est dans ce village, dont il est originaire, que Constant Mulet a lancé son entreprise Constant M furniture. Ce jeune ébéniste aux doigts d’or casse les clichés sur un métier qu’il exerce avec passion depuis plusieurs années et qui l’a amené à voyager.
« Ma famille est manuelle et tout petit, j’avais toujours un bout de bois dans les mains. C’est un matériau qui m’attirait. Et puis un de nos voisins était menuisier, c’est comme cela que j’ai découvert les différentes facettes du travail du bois », se souvient Constant Mulet avec amusement. Jeune homme, il se passionne pour les techniques de placage et le travail fin de marqueterie et décide de devenir ébéniste.
De la France au Royaume-Uni
C’est donc naturellement qu’il intègre le lycée des Métiers de l’ameublement de Saint-Quentin pour suivre tout d’abord un CAP puis un brevet des Métiers d’art et enfin un diplôme des Métiers d’art. Au cours de ce cursus, il participe à plusieurs compétions où il se fait remarquer. Il devient notamment Champion de France aux Olympiades des métiers en 2012 dans la catégorie Ébénisterie, décroche la 5e place au championnat mondial en 2013 qui se déroulait à Leipzig en Allemagne. En parallèle, ses projets professionnels se dessinent.
« Ensuite, j’ai voulu passer une licence professionnelle Management des organisations à l’IUT de Valenciennes, car je voulais avoir des connaissances dans la gestion d’une entreprise », poursuit l’artisan. Après s’être constitué une solide formation, l’Axonais rejoint une entreprise au Royaume-Uni spécialisée dans la fabrication de meubles de luxe pour les super yachts et les résidences privées. « Je suis rentré en France pour rejoindre l’entreprise Rinck, spécialisée dans les meubles très haut de gamme, à Charleville-Mézières. »
Cinq cents heures pour un bureau
Fort d’un carnet d’adresses fourni et d’une solide expérience, le trentenaire décide de s’installer à son compte en novembre 2021. « Je me positionne sur le marché des yachts et des résidences, mais je reste ouvert à d’autres possibilités, par exemple dans l’hôtellerie », explique-t-il. Si sa localisation rurale peut surprendre au premier abord, elle n’a rien d’handicapant. « Cela permet même d’avoir un atelier plus grand, note l’entrepreneur qui travaille seul pour le moment. J’ai travaillé comme sous-traitant pour l’instant, mais l’objectif de cette année est de décrocher des contrats en direct. »
L’atelier de Constant M furniture abrite des machines traditionnelles. « Les commandes numériques viendront avec le temps. Elles offrent un confort de travail, mais ne sont pas indispensables. » Du côté des matériaux, les essences utilisées sont nombreuses et proviennent notamment d’Europe, d’Afrique : sycomore ondé, palissandre, acajou… « Avec les loupes du noyer, qui sont en fait des tumeurs qui se développent sur le tronc, on obtient des motifs sympathiques à travailler », illustre, à titre d’exemple, l’artisan. Le travail peut se réaliser à partir de plans préétablis ou à partir d’un croquis ou d’une maquette 3D d’un designer. Chaque projet nécessite de nombreux jours. « Un bureau peut demander 500 heures de travail dont la moitié sera consacrée au vernissage, il faut être passionné et patient »,résume simplement le Sainsois qui espère embaucher dans les prochaines années.