Conseil départemental de Saône-et-Loire : un budget 2025 contraint
Ce 14 février à Mâcon, le conseil départemental de Saône-et-Loire a présenté son rapport d'orientations budgétaire 2025. Compte-rendu.

Ce 14 février à Mâcon, le conseil départemental de Saône-et-Loire s'est réuni en assemblée plénière pour présenter son rapport d'orientations budgétaire 2025. André Accary, président du Département, n'a pas dissimulé son amertume face à un gouvernement qui se désengage. "Tous les départements sont concernés par la nécessité de faire des économies drastiques", a-t-il asséné. Il a cité plusieurs décisions prises par des conseils départementaux, dont "la suppression de 400 postes en Haute-Garonne ou l'arrêt des aides pour la téléassistance et le portage de repas dans les Ardennes".
Des coupes budgétaires qu'il faut faire, de plus, dans l'urgence. Le Président relève : "Il faudra peut-être un jour nous interroger sur les raisons qui amènent à une telle situation au niveau de l’État, car encore une fois, nous, les Départements, sommes mis devant le fait accompli, dans des délais restreints…" Pour autant, la collectivité veut, autant que possible, maintenir ses actions pour le territoire.
Un effort de 28 millions d'euros
Avec l'adoption -tardive- du budget de l'État, la collectivité a désormais plus de visibilité sur son budget et les contraintes à prendre en compte pour rester à l'équilibre. "L'effort demandé aux collectivités est passé de 5 milliards d'euros dans le projet initial à 2,2 milliards d'euros, dont 958 millions d'euros pour les Départements. La Saône-et-Loire devait trouver 35 millions d'euros en décembre dernier", a souligné André Accary.
Mais, en raison du vote du projet de loi des finances (PLF) 2025, "le département ne serait plus concerné par la contribution au fonds de précaution, ce qui représenterait une économie de 12 M €" a précisé le président du conseil départemental. En revanche, du côté des mauvaises nouvelles, "la situation économique du pays en ce début d'année impacterait notre collectivité, dans ses différents dispositifs, à hauteur de 5 M € pour 2025", a-t-il regretté. André Accary a conclu : "Par conséquent, au sortir de ce PLF, l’effort du Département se situe donc à hauteur de 28 millions d’euros".
Un véritable flou
Pour autant, le président de Saône-et-Loire relève que "le département est toujours exposé aux décisions unilatérales de l'État" qui peuvent intervenir à tout moment. Et de citer le tout récent décret du 31 janvier portant sur la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales qui annonce une augmentation de trois points sur quatre ans. "Cela représente une nouvelle dépense de 1,5 à 2 millions d'euros par an pour le Département". Autre sujet d'inquiétude, "l'incertitude plane sur le transfert des AIS - Allocations individuelles de Solidarité sur le dispositif RSA, qui représente une dépense supplémentaire de 14 M €".
Malgré tout, le Département souhaite établir, fin mars, "un budget utile et responsable pour répondre aux attentes des citoyens, tout en maintenant ses engagements". L'optimisation des dépenses apparaît donc incontournable. André Accary a donc demandé à la direction générale de travailler sur deux sujets. Tout d'abord, il souhaite la création d'un schéma directeur du patrimoine pour améliorer l'utilisation des locaux départementaux. Ensuite, dans l'optique de faire face aux dépenses énergétiques, une étude sur les possibilités d'installer des équipements photovoltaïques sur les bâtiments départementaux doit être lancée. Le président a conclu en soulignant "la nécessité de poursuivre les efforts après 2025, de rester prudents tout en gardant les ambitions et la capacité à investir du Département".
Pour Aletheia Press, Christel Dalsbaek