Conjoncture : repères
Le climat des affaires reprend des couleurs
Les dirigeants d’entreprise renouent avec la confiance. Selon l’enquête mensuelle de l’Insee, le climat des affaires continue de s’améliorer. Il bondit nettement, ce mois de juin pour retrouver son niveau d’avant crise sanitaire et même atteindre son plus haut depuis mi-2007, précise l’Institut de statistique. L’indice qui le mesure gagne cinq points, à 113.
Cette embellie est – logiquement- portée par des perspectives générales d’activité mieux orientées dans le secteur des services, selon les chefs d’entreprises interrogés. En gagnant six points, l’indicateur qui synthétise le moral des dirigeants du secteur remonte à 113, ce mois de juin, en hausse de 13 points par rapport à sa moyenne de longue période (100). En matière d’emploi, les soldes d’opinion, aussi bien sur les effectifs passés que sur ceux prévus pour les trois prochains mois, progressent également. Et les anticipations d’investissements sont mieux orientées.
L’hébergement-restauration repart en flèche
La perception des chefs d’entreprises du tertiaire sur leur activité au cours des trois prochains mois gagne 5 points. Ce constat est encore plus évident dans l’hébergement-restauration qui a progressé de 18 points en juin et se situe au-dessus de sa moyenne (-8). En lien avec les étapes du déconfinement, les patrons de l’hébergement-restauration ont ainsi retrouvé le moral : l’indicateur récolte 14 points, à 128, un record depuis janvier 1989, relève l’Insee.
Toujours dans les services, la tendance favorable du climat des affaires se reflète également dans les activités immobilières (+7 points), les services administratifs et de soutien (+5) ainsi que le transport routier de marchandises et l'information-communication (+4 points chacun).
Les créations d’entreprises en pleine croissance
Malgré le repli du mois de mai (-4,0% après +1,9% en avril), le niveau des créations d’entreprises reste élevé : elles ont progressé de 31 % (données brutes) au cours des 12 derniers mois par rapport à la même période un an auparavant, selon les chiffres de l’Insee publiés mi- juin. Sur un an, ce sont les créations d’entreprises individuelles sous le régime des micro-entrepreneurs qui enregistrent la hausse la plus importante (+37,2%). Même les sociétés affichent un rebond de 27,3%, contre +4,9 % pour les entreprises individuelles classiques.
La dynamique des livraisons à domicile
Côté secteur, « le transport et entreposage est celui qui contribue le plus à la hausse globale » des créations d’entreprises, à hauteur de +21,4 points (+ 30 000 sur les trois derniers mois, par rapport à la même période de l’an passé), tiré par « les autres activités de poste et de courrier » (+27 600), qui comprennent les livraisons à domicile. Sur un an, (en données brutes), le « commerce, transport, hébergement et restauration » et les activités immobilières progressent respectivement de 57,1% et 39,1 %. Les évolutions les plus faibles sont, en revanche, constatées dans le « soutien aux entreprises » (+17,1%) et « l’enseignement, la santé et l’action sociale » (+16,7%).
A noter que la proportion des micro-entrepreneurs dans l’ensemble des entreprises créées durant les douze derniers mois est restée quasiment stable en mai. Mais ces entités nouvelles pèsent toujours près des deux tiers, contre un quart de sociétés et 8,8% d’entreprises individuelles classiques.
Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce qui confirme, dans son dernier baromètre, publié début juin, la dynamique entrepreneuriale, y voit « plus qu’un rebond technique ». Du 1er janvier au 12 mai 2021, 239 577 immatriculations ont été enregistrées (+71 % par rapport à la même période de 2020 et, plus significativement, +37 % par rapport à 2019), dont une sur six dans le secteur de la livraison à domicile, avec 95 % d’entreprises individuelles. Dans les secteurs du e-commerce et de la formation professionnelle, les créations ont été multipliées par deux, sur le début d’année par rapport à 2020, précise aussi le baromètre ( les données retenues ne concernent pas la Moselle, l’Alsace et l’Outre-mer).
Jihane MANDLI et B.L