Conjoncture

Vers une reprise poussive

L’étude présentée par l’Insee, focalisée sur le 3e trimestre 2013, souligne la morosité qui règne en Lorraine, en raison de la forte baisse des exportations notamment. L’emploi salarié baisse de façon bien plus marquée que dans le reste du pays (-0,5 % soit 2 500 emplois détruits au 3e trimestre, soit 6 000 depuis début de l’année). Si de nombreux territoires bénéficient d’un rebond de l’intérim (+1 % en France), variable d’ajustement en cas de reprise de l’activité, celui-ci ne progresse que très faiblement en Lorraine (+0,2 %). Le chômage continue d’augmenter pour atteindre 11,1 %, soit 0,6 points de plus que le taux national. Le secteur de la construction reste mal orienté, avec des mises en chantier et des permis de construire toujours en baisse depuis deux ans, mais on note une amélioration pour l’industrie, qui connaît depuis l’automne un redressement de sa production ainsi que de ses carnets de commande, qui atteignent une situation jugée normale par les chefs d’entreprise. Bonne nouvelle également pour l’entrepreneuriat : 3 500 entreprises ont été créées en Lorraine au dernier trimestre 2013, et le nombre de créations d’entreprises classiques rattrape celui des créations d’auto-entreprises. Une bonne nouvelle, dans la mesure où l’entreprise classique génère plus d’emploi (1 auto-entrepreneur sur 2 n’a pas d’activité déclarée). Bilan de l’Insee : la conjoncture devrait être plus favorable début 2014, même si la reprise restera poussive.

Un bilan plus optimiste
Mené du 23 décembre au 23 janvier derniers et basé sur les avis des patrons d’environ 1 000 entreprises lorraines de 5 salariés ou plus (sur les 6 500 à qui le questionnaire a été renvoyé), le baromètre de l’ODEL confirme quant à lui des évolutions déjà pressenties lors de l’enquête précédente : après le creux de cycle constaté durant la première moitié de 2013, l’activité remonte progressivement au second semestre et l’on constate une moindre dégradation des carnets de commande. Le niveau d’activité retrouve une orientation positive : 33 % des entreprises jugent leur niveau des ventes satisfaisant contre 24 % d’avis défavorables (au premier semestre 2013 la tendance était respectivement de 22 % et 29 %). «Mais il faudra patienter pour voir ces déclarations des chefs d’entreprise s’inscrire dans la réalité de l’économie régionale», prévient Khaled Zainine, chargé d’études pour la CCI de la région Lorraine. «L’économie certes fragile qui se dessine ne demande qu’à être confortée par une politique publique claire et stable», résume Paul Arker, président de la CCIRL. «Les meilleurs boosters de croissance sont l’innovation et l’exportation. Si on arrive à redonner confiance aux chefs d’entreprise, on pourra dans 6 mois prolonger les courbes dans le bon sens». À bon entendeur…