Artisanat

Condé-Folie : la Menuiserie traditionnelle habille belles demeures et châteaux

Depuis 19 ans, Mathieu Guillouard, passé par les Compagnons du Devoir, fabrique dans son atelier de Condé-Folie des menuiseries pour les belles demeures et châteaux de l’Hexagone... il travaille notamment sur les Petites écuries du Château de Versailles.

Mathieu Guillouard a créé son entreprise il y a près de 20 ans. ©Aletheia Press/ D. La Phung
Mathieu Guillouard a créé son entreprise il y a près de 20 ans. ©Aletheia Press/ D. La Phung

« Le bois ? Oui, on peut dire que ça a toujours été une évidence », sourit Mathieu Guillouard. Et cela fait 19 ans que ça dure. Cet artisan basé à Condé-Folie travaille pour les plus belles demeures de de l’Hexagone. Un savoir-faire qui l’a conduit à réaliser en partie les nouvelles menuiseries des Petites écuries du Château de Versailles. Son habileté, c'est chez les Compagnons du Devoir qu'il l'a acquise. Pendant sept ans, le menuisier a réalisé un tour de France professionnel lors duquel il a découvert les différentes méthodes de travail du bois avant de passer une année à l’étranger. À son retour, il devient métreur dans une entreprise locale. « Je me suis ennuyé très rapidement et j’ai décidé de m’installer à mon compte. J’avais 23 ans et j’ai débuté dans le garage de mes parents », se souvient-il.

Rapidement pourtant, il se fait un nom. Son exigence et son sens du détail lui permettent de décrocher ses premiers chantiers. Le bouche à oreille fait le reste. « Je me suis installé ici un an plus tard, c’était un pari parce qu’il s’agissait d’un ancien site Saint-Frère quasiment à l’abandon », ajoute-t-il. En parallèle, le menuisier recrute un premier apprenti puis un salarié. Progressivement la Menuiserie traditionnelle implantée à Condé-Folie monte en puissance pour atteindre aujourd’hui 15 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros.

Belles demeures & châteaux

Reconnu pour son savoir-faire en matière de menuiseries – fenêtres et portes – Mathieu Guillouard a su se créer une clientèle fidèle à Amiens, au Touquet mais aussi à Paris. « J’ai commencé à travailler sur Paris grâce à un ancien client amiénois qui a déménagé. Aujourd’hui cela représente environ 1/ 3 de mon activité », confie l’artisan. Les amitiés nouées lors de son apprentissage aux Compagnons du Devoir lui ont aussi permis de décrocher des chantiers un peu partout en France, pour des belles demeures ou des châteaux. « Il m’arrive de travailler pour le compte d’autres menuisiers, parce qu’ils ne fabriquent pas où qu’ils n’ont pas le temps d’honorer une commande », explique-t-il.

La Menuiserie traditionnelle travaille essentiellement du chêne dans son atelier de Condé Folie. ©Aletheia Press/ D. La Phung

C’est ainsi que Mathieu Guillouard a décroché la fabrication d’une partie des nouvelles menuiseries qui équiperont les Petites écuries du Château de Versailles. Bien qu’habitué à intervenir sur des bâtiments historiques et/ ou classés, ajouter un tel nom à son palmarès demeure une réelle fierté pour l’artisan. « Pour ce dossier, il s’agit simplement de fabriquer. Les plans ont été validés en amont », poursuit-il. Les dernières pièces doivent être livrées pour le mois de juin.

Réorganiser les flux

Equipé d’un bureau d’études, la Menuiserie traditionnelle de Mathieu Guillouard assure la conception, la fabrication, la peinture et la pose de menuiseries. Si « tout a été fait ou presque en matière de fenêtre », le menuisier a la capacité de proposer des produits uniques à ses clients. « Aujourd’hui on nous demande de plus en plus d’aller vite, mais l’activité artisanale demande du temps et implique nécessairement des imprévus », observe Mathieu Guillouard. Après avoir réalisé une extension de 1 000 m2 en 2020, l’artisan projette de s’agrandir une nouvelle fois. Une surface supplémentaire qui va lui offrir la possibilité de réorganiser l’atelier, dont la chaîne de peinture, afin de gagner en fluidité. En plus des différentes machines déjà présentes, un robot rejoindra prochainement le site de Condé-Folie. Un outil devenu indispensable, principalement pour pallier le manque de main d’œuvre.