Communauté urbaine de Dunkerque : un «grand plan d’avenir» à 600 millions d’euros
Accompagner la mutation de la plateforme industrialo-portuaire, renforcer l’attractivité de l’Agglomération et adapter les services publics aux enjeux de la transition écologique : telle est l’ambition de la communauté urbaine de Dunkerque à cinq ans. Elle conduit la collectivité à ajouter 250 millions d’euros à son plan d’investissement sur cette période pour le porter à 600 millions d’euros.
«C’est le moment ou jamais !» Ainsi, Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine de Dunkerque, a-t-il justifié l’enveloppe de 250 millions d’euros ajoutée au plan d’investissement de la collectivité à cinq ans. «Notre territoire est à un moment clé de son histoire, confronté à des défis d’ampleur que nous devons préparer maintenant, sans attendre, en nous appuyant sur le plan de relance national annoncé par le Gouvernement, mais aussi en prenant notre part. Cette enveloppe nous permettra de répondre immédiatement à des projets d'envergure amenés à être de plus en plus souvent multi-partenariaux», a-t-il insisté lors d’une prise de parole à l’occasion du débat sur l’avenir de l’agglomération dunkerquoise à l’horizon 2040, qui avait lieu le 24 novembre dernier.
Batteries électriques, éolien off-shore et hydrogène, voies d'avenir
Premier défi pour la collectivité : accompagner la transformation de l’économie du territoire, largement portée par sa plateforme industrialo-portuaire. Celle-ci ne se fera pas sans transition énergétique réussie et sans mutation de son industrie qui pèse encore localement un tiers des emplois salariés. A ce sujet, Patrice Vergriete a redit «clairement» la volonté du territoire de se porter candidat au nouveau programme nucléaire français qui doit participer à la mise en place d’un mix énergétique nucléaire et renouvelable. «Notre savoir-faire, acquis depuis des décennies, et notre situation géographique plaident en faveur du site de Gravelines», a-t-il insisté, ajoutant que le territoire aurait aussi un grand rôle à jouer sur le volet des énergies renouvelables avec les filières de l’hydrogène (l’implantation d’un site de production d’hydrogène vert doit se concrétiser prochainement), de l’éolien off-shore et des batteries électriques.
«Pour cela, il faudra anticiper les besoins de demain, en eau industrielle ou encore en transport de l’électricité par exemple», a commenté Patrice Vergriete. Par ailleurs, il a insisté sur l’enjeu de la décarbonation pour l’ensemble des industries présentes sur le territoire, prenant en exemple l’aciériste ArcelorMittal qui ambitionne de parvenir à la neutralité carbone en 2050, grâce, notamment, à un changement radical de son process (remplacement du charbon par de l’hydrogène pour réduire le coke et utilisation d’acier recyclé à la place de la fonte). «Le défi est immense et il aura des répercussions sociales et économiques et se nourrira de nombreuses innovations», a-t-il prédit.
Expansion du port de Dunkerque
Deuxième défi : renforcer l’attractivité du territoire grâce à une économie plus diversifiée, dans la logistique notamment, et à des investissements importants dans de nouvelles infrastructures portuaire d’ores et déjà actées. Ainsi, le port de Dunkerque sera à même de poursuivre son expansion dans la filière conteneurs (+41% d’augmentation de trafic en 2021, record battu tous trafics confondus) et devenir un port incontournable de la Manche/mer du Nord, et même le port de référence de l’ensemble des chargeurs des Hauts-de-France. «Ces dernières années, l’image de Dunkerque s’est incontestablement améliorée, notamment grâce à la mise en place du bus gratuit, la rénovation et l’animation de nos stations balnéaires ou encore l’accueil de plus en plus important de productions pour la télévision ou le cinéma. Mais il nous faut encore enrichir notre offre touristique, élargir notre gamme d’événements de portée régionale et nationale, repenser et rénover nos grands équipements ou encore concrétiser un projet d’envergure pour la plaisance et le nautisme», a détaillé Patrice Vergriete.
Enfin, troisième et dernier défi : repenser les grands services publics en allant au-delà de la seule mobilité. Energie, eau et déchets devront être gérés avec un seul mot d’ordre : la sobriété. Mais aussi engager le territoire dans une profonde transformation dans la manière de concevoir la ville et les espaces publics, «en donnant plus de place aux piétons, en conciliant besoin en logements et végétalisation, en engageant des programmes de rénovations urbaines d’ampleur», a déroulé le président de la Communauté urbaine.