Entreprises

Comment prévenir l’absentéisme au travail ?

Si le taux d’absentéisme moyen a baissé en France l’an passé, la réalité de la santé au travail demeure une authentique et cruciale question interrogeant les chefs d’entreprise. À leur destination, l’Union des Entreprises de Moselle organise le mardi 17 septembre une matinale dédiée au sujet. Décryptage.

Les arrêts longs de plus de 30 jours sont de plus en plus dus aux problèmes psychologiques.
Les arrêts longs de plus de 30 jours sont de plus en plus dus aux problèmes psychologiques.

La France compte quelque 27 millions de salariés, soit 87 % de la population active (dont 75 % sont en contrat CDI). En 2023, 27,46 % des salariés ont déclaré un arrêt de travail, contre 35 % en 2022. L’an passé, le taux d’absentéisme moyen a atteint 5,17 % - en baisse également par rapport à l’année précédente, à 5,76 % -. Depuis la fin de la pandémie, la montée de l’absentéisme était observée dans la plupart des milieux professionnels. Le ressac relatif des derniers mois ne doit pas cacher des réalités à prendre en compte et qui demandent les solutions adaptées. Globalement, les salariés sont de plus en plus impactés par des pathologies psychiques comme la dépression et le burn out. La durée moyenne des arrêts de travail tend à s’allonger (23,7 jours). Plus compliqués à prendre en considération par les entreprises, les arrêts de courte durée (moins de trois jours) sont aussi en hausse. 89 % des arrêts de travail sont la cause d’une maladie. La maladie professionnelle reste la cause des arrêts les plus longs (moyenne de 86,20 jours).

TMS et sédentarité

Les moins de trente ans ont un taux d’absentéisme de 5 % contre 8,65 % pour les plus de 51 ans. Au demeurant, ce sont les 30-39 ans qui restent les plus concernés : 30,6 % ont eu en 2023 au moins eu une journée d’absence. La prévention des risques professionnels au sein des entreprises est plus que jamais d’actualité : les troubles musculosquelettiques (TMS) pour les salariés des secteurs où la pénibilité est forte et pour ceux qui ont une posture statique et longue devant un ordinateur - largement développée avec le télétravail - sont de vraies questions de santé publique mettant l’entreprise au cœur d’enjeux majeurs. Dans un monde du travail en mutation, les secteurs les plus touchés par l’absentéisme sont ceux de la santé, de l’économie sociale, de l’éducation, du transport, du commerce, de l’industrie. Les absences dans le milieu professionnel ne touchent pas tout le monde à parts égales. Encore, en 2024, les femmes sont les plus concernées, souvent en raison de leur situation familiale ou personnelle. En France, 10 % d’entre elles ont déjà dû manquer un jour de travail dû à leur menstruation. Elles doivent également avoir des périodes d’arrêts durant leurs éventuelles grossesses.

Un impact important pour l'entreprise

L’absentéisme coûte cher à l’entreprise pour différentes raisons. Surtout quand il est en hausse. L’arrêt de travail d’un salarié entraîne des coûts directs et indirects : remplacements, recours à l’intérim ou à la sous-traitance, révision de l’organisation du travail, formation, polyvalence, hausse des contrats d’assurance… Une situation qui n’est d’ailleurs pas forcément le résultat d’influences extérieures à l’entreprise, mais peut découler de circonstances internes : méthodes de management mal vécues, harcèlement au travail, stress continu, charge de travail trop importante. Le monde du travail peut être un lieu de souffrance pour un actif. Les entreprises ont donc tout intérêt à mettre en place des stratégies pour diminuer le taux d’absentéisme de leurs salariés afin de se prémunir des conséquences néfastes sur leurs activités. On voit depuis plusieurs années le développement d’espaces sociaux et de repos au sein des entreprises. L’une des solutions apparaît être le télétravail : les employés pouvant le pratiquer rapportent souvent choisir le télétravail plutôt que d’aller voir un médecin et de se mettre en arrêt maladie. En moyenne, dans les entreprises de taille intermédiaire, les salariés sont 25 % à faire ce choix. Dès lors, pour l’employeur, l’interrogation se pose : «comment prévenir l’absentéisme et quels moyens mettre en œuvre ?». Ce sera le thème d’une matinale organisée par l’Union des entreprises de Moselle, le mardi 17 septembre. Deux heures, de 9 h à 11 h, entrant dans le cadre des ateliers juridiques & RH articulés tout au long d’une année, et animées par Harmonie Mutuelle. Rendez-vous au 50 place Mazelle, 4e étage, à Metz.

Pour s’inscrire : contact@ue-57.fr


«En 2023, les raisons principales de l'absentéisme en entreprise étaient les maladies ordinaires, la Covid-19, les troubles psychologiques et le burn out. Elles peuvent aussi découler des circonstances internes à l'entreprise.»