Collision de Millas: décision après l'appel de la conductrice du bus scolaire
Sept ans après la mort de six collégiens dans la collision entre un car scolaire et un TER à Millas (Pyrénées-Orientales), la conductrice du bus saura vendredi après-midi si la cour d'appel d'Aix-en-Provence retient...
Sept ans après la mort de six collégiens dans la collision entre un car scolaire et un TER à Millas (Pyrénées-Orientales), la conductrice du bus saura vendredi après-midi si la cour d'appel d'Aix-en-Provence retient elle aussi sa responsabilité dans ce drame.
Le délibéré sera prononcé à 14h00 et retransmis en direct au Palais de justice de Perpignan pour les familles qui ne pourraient pas faire le déplacement dans les Bouches-du-Rhône.
Malgré ses soucis cardiaques, qui l'avaient conduite à manquer une grande partie de son second procès en octobre, Nadine Oliveira, âgée de 55 ans, devrait être présente vendredi à Aix, selon Me Jean Codognès, l'un de ses avocats, interrogé par l'AFP.
Eux avaient plaidé la relaxe puisque leur cliente, qui avait fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison dont un an ferme en première instance en 2022, soutient depuis le début que les barrières du passage à niveau de Millas étaient levées lorsqu'elle s'est engagée avec son car, violemment percuté par un TER ce 14 décembre 2017, tuant six enfants et blessant 17 autres collégiens, dont huit grièvement.
Une version que n'a pas retenue l'avocat général, qui avait requis en octobre une peine alourdie de cinq ans de prison dont deux ans ferme, assortie d'une annulation de tous les permis de conduire de la prévenue, d'une interdiction de les repasser pendant cinq ans et enfin d'une interdiction d'exercer toute activité dans le secteur des transports.
Dans ce dossier, de nombreux témoins contredisent la version de la conductrice. Des automobilistes situés en face, de l'autre côté du passage, avaient ainsi vu le car "pousser la barrière, comme on ouvre une porte". De même une des collégiennes assises tout à l'avant du car a décrit que le véhicule avait "tapé les barrières".
L'attitude de Nadine Oliviera, inflexible sur sa version des faits, qui n'a jamais prononcé d'excuses pour l'accident qu'elle est accusée d'avoir provoqué et qui a manqué la plupart des audiences de ses deux procès, a suscité une forme d'exaspération chez beaucoup de victimes.
"On attend que la condamnation soit confirmée voire aggravée et on espère que ce soit la fin de ce combat. C'est elle, la conductrice, qui avait voulu ce second procès et elle a disparu à nouveau, donc ça a été compliqué à gérer pour les familles", a expliqué à l'AFP Me Vanessa Brandone, qui représente plusieurs familles parmi les quelque 120 parties civiles de ce dossier.
Beaucoup espèrent maintenant qu'elle n'ira pas en cassation si elle était à nouveau condamnée. "Elle est assez épuisée" par ce parcours judiciaire, s'est borné à indiquer à ce stade son avocat.
36X89KC