Cofacrédit : des financements sécurisés et déplafonnés
Filiale de GE Capital France (66%) et de Coface (34%), société d'affacturage partenaire d'e-affacturage, Cofacrédit est spécialisée dans les solutions d'affacturage export. Entretien avec Philippe Geronimi, son directeur général délégué.
La Gazette. Quelques mots de présentation de Cofacrédit…
Philippe Geronimi. Cofacrédit est une entreprise créée en 1974, exclusivement dédiée à la mobilisation des créances sur l’export, elle finance les exportateurs sur leurs produits. Elle emploie 80 personnes, essentiellement en front office, des ingénieurs commerciaux et une direction relations clientèle en charge du suivi des contrats. Le back office, trésorerie, informatique…, est assuré par GE Capital.
Pourquoi cette approche commune ?
Si GE Capital s’occupe de l’affacturage sur la partie domestique, l’export nécessite d’avoir une approche qui réponde aux attentes spécifiques et très techniques des exportateurs, ce que fait Cofacrédit avec succès avec des croissances régulières à deux chiffres. Par rapport aux réseaux bancaires, Cofacrédit offre l’avantage d’un financement sécurisé. Non seulement nous achetons des factures sur des débiteurs étrangers, mais nous assurons aussi leur recouvrement en y associant un volet assurance-crédit qui fait que le risque d’impayé ou de non-recouvrement est supporté par Cofacrédit et non par l’entreprise. Dans le cadre d’un financement en devises, nous disposons aussi d’une offre de couverture de change pour sécuriser les hausses de cours sur la durée de vie des créances pouvant aller jusqu’à 150 jours à l’international. Par ailleurs, notre indépendance vis-à-vis du monde bancaire, par la neutralité qu’elle implique, est particulièrement appréciée dans le cadre de financements liés à des restructurations, au même titre que le déplafonnement des financements proposés puisqu’ils sont fonction de l’évolution de la courbe d’activité et du poste client de l’entreprise, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
Comment se porte votre activité ?
Cofacrédit finance 3 Mds€ de créances, dont 80% sur l’Europe et 20% hors Europe, avec une croissance en volume supérieure à 10% l’an. Quand l’économie est en croissance, les entreprises ont besoin de financement en fonds de roulement et l’affacturage se justifie. Quand elle est en crise, la sécurité fait partie des préoccupations premières des chefs d’entreprise qui veulent bien exporter, mais dans un environnement maîtrisé. Cofacrédit apporte et le financement et la sécurité. Comme spécialiste de l’affacturage à l’export, nous avons une approche de spécialiste et nos contrats ne sont pas des appendices à des contrats domestiques. Si une moitié de nos clients est commune avec GE Capital France, l’autre n’a pas d’affacturage domestique, ou a un autre factor.
Quel est votre niveau de présence dans le Nord-Pas-de-Calais ?
Nous y avons une bonne implantation. Le Nord-Pas-de-Calais a toujours été une région exportatrice par sa situation géographique, mais aussi par l’historique de ses entreprises. Nous nous appuyons sur des courtiers et sur le réseau bancaire qui nous apportent des affaires, ainsi que sur notre propre service de prospection téléphonique. La région pèse quelque 20% de notre activité globale, soit 600 M réalisés pour moitié avec la sous-traitance automobile et pour l’autre avec l’industrie agroalimentaire. Outre la fidélité de notre clientèle nordiste, une de ses caractéristiques est l’exemplarité de la qualité de ses créances, garantie d’une faible sinistralité.
Comment appréhendez-vous 2013 ?
Pour être le miroir de l’économie, puisque notre matière première est ce que nos clients facturent, nous sommes sur des objectifs assez mesurés, toujours à deux chiffres, mais plus en termes de conquête de nouveaux clients que sur la base du comportement de nos clients qui, tous secteurs confondus, souffrent, à commencer par la sous-traitance automobile qui est réservée sur la conjoncture. Les pouvoirs publics manifestent leur volonté de favoriser les opérations à l’export au travers notamment de la nouvelle BPI, ce qui laisse augurer de nouveaux contrats d’affacturage. Il n’est pas normal que la France, compte tenu de son tissu industriel, soit à des niveaux d’exportation aussi faibles. Par cet atelier notamment, nous devrions participer au dégel des entreprises vis-à-vis de l’exportation en accompagnant ces sociétés via un financement sécurisé. Le Nord-Pas-de-Calais, qui a une vraie tradition d’exportation, est un bon thermomètre sur le sujet !