Rencontre avec Laurent Rigaud, président de la chambre de métiers et de l'artisanat des Hauts-de-France
CMA Hauts-de-France : la proximité plus que jamais
La chambre de métiers et de l'artisanat Hauts-de-France accompagne les artisans et joue un rôle déterminant en matière d’apprentissage et de formation continue. Ses ressortissants exercent leurs métiers dans l’alimentaire, la beauté, le bâtiment ou la santé. Le président de la CMA est Laurent Rigaud, boucher de profession et tout nouvellement élu. Proximité et efficacité sont ses maîtres mots.
Développer les entreprises, le territoire et les compétences. Voici la feuille de route de Laurent Rigaud et de son équipe à la tête de la chambre de métiers et de l'artisanat (CMA) des Hauts-de-France. Le 15 novembre dernier, les cent artisans élus à la CMA Hauts-de-France étaient d'ailleurs réunis en assemblée générale constitutive à Lille. «Nous avons beaucoup travaillé durant la crise pour rester au plus près des entreprises et, aujourd'hui, pour préparer la relance. Cela suppose d'être agiles aux outils et aux besoins. La pandémie est passée au tout début par chez nous, en Picardie, à Crépy-en-Valois. Nous avons immédiatement contacté les artisans de ce territoire pour prendre de leurs nouvelles et connaître leurs besoins. Nous étions un acteur important de la cellule de crise, une passerelle en lien direct avec les services de l'Etat, la Région et le Département», se souvient Laurent Rigaud qui a choisi de débuter son mandat par des rencontres partout en Hauts-de-France afin de connaître les projets et les difficultés des artisans au quotidien.
L'artisanat en région, ce sont plus de 112 000 entreprises, 160 000 emplois salariés et plus de 250 métiers. C'est aussi 17 500 apprenants, 15 000 créations d'entreprise et 33 000 porteurs de projets et artisans accompagnés.
«Fluidifier les échanges»
Parmi les changements en cours, une volonté de faciliter les échanges entre la CMA et ses ressortissants. «Un artisan qui souhaite prendre contact avec nos services n'aura plus de paperasse à remplir. C'est à nous, en interne, de fluidifier les échanges, de répondre aux besoins et d'agir. Il faut toujours plus de réactivité. Cela passe aussi par le développement du numérique. J'ai d'ailleurs créé une vice-présidence au numérique qui proposera notamment des formations aux artisans. Nous sommes la première région française à avoir répondu au dispositif flash numérique avec plus de mille entreprises accompagnées», poursuit Laurent Rigaud qui est également président du syndicat des bouchers Hauts-de-France, vice-président en charge de l'emploi et de la formation à la Région Hauts-de-France depuis 2021, vice-président de l'U2P.
Les sujets de la transition écologique sont aussi pris en main par une vice-présidence dédiée et une brigade d'agents de développement durable répartis sur tout le territoire. Cet accompagnement environnemental a pour but, après une analyse approfondie, de formaliser les actions prioritaires pour maîtriser sa consommation énergétique, réduire son empreinte carbone, optimiser les coûts de son entreprise et valoriser ses actions environnementales auprès de ses clients. «J'ai également lancé de nouvelles commissions, vers toujours plus de lien. Comme la commission pour les femmes artisans, les micro-entrepreneurs ou les unions commerciales.»
Tirer les enseignants de la crise
«Ce qui n'était pas possible avant l'est devenu aujourd'hui. Il n'y a pas de limites. C'est un des enseignements de cette crise sanitaire. Nous avons gagné cinq années, selon moi, sur l'analyse selon laquelle la proximité est essentielle, voire vitale. Cinq ans de gagnés aussi sur la formation. Une formation adaptée, soit en visioconférence, soit en présentiel, car chacun trouve son compte dans telle ou telle façon de faire. Tout a été boosté par la crise», affirme ce boucher charcutier traiteur qui exerce depuis 32 ans à Wambrechies, près de Lille. Pour lui, l'avenir est aussi dans la jeunesse, chez les apprentis et ceux qui prennent des responsabilités au sein de la Chambre des métiers et de l'artisanat des Hauts-de-France. «Ils sont nombreux dans mon équipe à avoir la trentaine et à avoir accepté de prendre le temps de s'engager pour la profession. Avec eux, nous prévoyons l'avenir sereinement. Ils en ont l'envie et les capacités.»