Cinq cents agriculteurs à Arras : «Laissez-nous travailler !»

Cinq cents agriculteurs de la région ont envahi Arras avec trois cents tracteurs pour manifester contre les multiples contraintes qui pèsent sur leur profession.
Cinq cents agriculteurs de la région ont envahi Arras avec trois cents tracteurs pour manifester contre les multiples contraintes qui pèsent sur leur profession.
D.R.

Cinq cents agriculteurs de la région ont envahi Arras avec trois cents tracteurs pour manifester contre les multiples contraintes qui pèsent sur leur profession.

Un grand rassemblement d’agriculteurs s’est déroulé le 15 janvier à Arras sur le mot d’ordre «Laissez-nous travailler !».

 C’est à l’appel de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles), des JA (Jeunes Agriculteurs), de l’ADPL (Association départementale des producteurs de lait) que cinq cents agriculteurs de la région ont envahi Arras avec trois cents tracteurs pour manifester contre les multiples contraintes qui pèsent sur leur profession. La manifestation dans une ville encore très enneigée se voulait pacifique sans blocage total de la cité : sept barrages filtrants aux principaux ronds-points d’entrée de ville, distribution de tracts, échanges avec la population et les journalistes, un meeting dans la salle Léo-Lagrange, avant le retour dans les exploitations.

 

Un ras-le-bol bien réel. Le slogan «Pas de pays sans paysans» est à mettre en regard du poids économique de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans la région : 12 000 à 13 00 exploitations agricoles, et 85 000 emplois induits, «premier employeur régional» indique un tract.  Les contraintes rencontrées dans l’activité quotidienne des agriculteurs sont devenues au fil des années excessives. Elles concernent les aspects environnemental, réglementaire et économique. Les échanges avec de nombreux manifestants sont très éloquents et unanimes sur tous ces sujets. Il ressort «qu’il y trop de freins avec les nouvelles réglementations pour les conditions d’élevage et d’exploitation».

L’application d’une nouvelle directive “nitrates” impose une réglementation très contraignante sur les zones vulnérables pour préserver les nappes phréatiques et la qualité de l’eau. Pour les agriculteurs, c’est moins de périodes d’épandage autorisées, et donc bien souvent un investissement dans des bâtiments de stockage des effluents. On parle du plan forêt du Conseil régional, «avec un objectif de 90 000 ha à planter en 30 ans, qui entraînera  la disparition de 40 exploitations agricoles par an, soit deux cents emplois supprimés».

L’idée est clairement «que l’usage agricole des terres soit une priorité régionale avec une politique d’aménagement territorial limitant au strict minimum les emprises pour l’urbanisation, les infrastructures, les zones d’activité et de loisirs». Et se profile le projet de révision de la PAC (Politique agricole commune) à l’horizon du 1er janvier 2014…