"Ciel rouge" et "crépitements", un camping des Pyrénées-Orientales évacué à cause d'un feu nocturne
"On a vu le ciel rouge": quelque 3.000 vacanciers réveillés en pleine nuit ont évacué en urgence leur camping de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), menacé par un incendie attisé par un...
"On a vu le ciel rouge": quelque 3.000 vacanciers réveillés en pleine nuit ont évacué en urgence leur camping de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales), menacé par un incendie attisé par un vent violent mais finalement rapidement maîtrisé.
"Sur le coup, il y a l'adrénaline, on pense à se sauver, aider tout le monde et se sauver": Sophie Notreami, assistante maternelle d'une cinquantaine d'années venue de Tours, s'est réveillée vers 2h30, dans son mobil-home, stationné sur le camping de Mar Estang.
"J'ai réveillé mon mari, on a vu le ciel rouge, entendu des crépitements, on a réveillé les amis qui étaient à côté et ensuite tous les voisins", a-t-elle raconté à l'AFP.
"Tout le monde dormait, profondément même", dit-elle.
Marta Autie, la directrice du camping, situé dans un département qui en compte beaucoup, a été alertée par les agents de sécurité qui font des rondes la nuit.
"Ils m'ont appelé à 2h28 pour m'informer qu'il y avait des grosses flammes, je suis arrivée et j'ai ordonné l'évacuation de suite sans attendre les pompiers", a-t-elle expliqué.
"Ca a été assez vite, il y a eu une alarme, on a été parmi les premiers informés", se souvient Kévin Landres, 24 ans, arrivé dimanche de Paris avec son frère Thierry, de deux ans son cadet.
Pas évident
"On est allé vérifier ce qui se passait, on a à peine eu le temps de vérifier que tout le monde était déjà en train de paniquer", a souligné ce dernier, ajoutant: "heureusement, le personnel de sécurité est venu, ils ont fait leur travail, aidé à l'évacuation la plus simple et la plus rapide".
Venu du nord de la France avec sa femme et sa fille en bas âge, Franck Hannequand, 48 ans, confie avoir eu peur parce qu'avec "la petite, c'était pas évident".
"Mais tout le monde a joué le jeu, il y a une grosse solidarité qui s'est mise en place", a-t-il dit, ajoutant: "le camping a vraiment très vite réagi, plutôt rapide, relativement dans le calme".
Sophie Notreami veut aussi retenir la "cohésion" dont ont fait preuve les campeurs: "La dame d'à côté, elle était toute seule avec son petit garçon, on l'a réveillée, aidée à habiller son petit garçon, à sortir avec la poussette. La solidarité fait du bien dans des moments comme ça".
Trois sorties de secours ont permis de réguler le flux des vacanciers vers la plage où ils ont majoritairement été pris en charge quelques heures, recevant couvertures et bouteilles d'eau.
Odeur de brûlé
Les vacanciers ont finalement pu regagner leurs emplacements lundi en tout début de matinée, avec le sentiment d'avoir échappé au pire.
La préfecture a finalement fait état de onze blessés légers dont deux sapeurs-pompiers, d'un mobil-home détruit et de cinq autres ainsi qu'une caravane, endommagés.
La vie de ce camping installé sur une bande de terre entre la Méditerranée et un étang, à la limite sud de Canet-en-Roussillon, y a vite repris son cours, les enfants faisant du vélo dans les allées, alors que d'autres retrouvaient les terrasses de leurs mobil-homes.
Une odeur de brûlé, quelques cendres portées par le vent et un camion de pompiers stationné à la limite du camping où l'on apercevait une grande parcelle d'herbes noircies venaient rappeler le sinistre de la nuit.
"Ca reste assez traumatisant, parce qu'on se dit que ça va vite. Dans le nord on connaît pas trop ça", a souligné Franck Hannequand.
"Maintenant on va essayer de finir nos vacances tranquilles, on va aller à la piscine, vers l'eau, c'est mieux comme ça", a-t-il dit.
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