Chez Dagoma, des imprimantes 3D «impriment» des imprimantes 3D

Depuis avril, la start-up de la rue des Arts commercialise en plus de son modèle grand public une nouvelle gamme d’imprimantes 3D destinées aux professionnels…

Matthieu Régnier et Gauthier Vignon, les dirigeants fondateurs de Dagoma…
Matthieu Régnier et Gauthier Vignon, les dirigeants fondateurs de Dagoma…


D.R.

Un modèle industriel dans le prolongement du modèle tayloro-fordien. Dans “l’usine à imprimante 3D” de Dagoma à Roubaix, le produit fini sert à fabriquer le produit fini. “La machine qui est vendue au client est la même qui sert à produire“, indique Matthieu Régnier, ingénieur, cofondateur de Dagoma. La start-up, qui souffle sa deuxième bougie ce mois de juillet, compte déjà une vingtaine de salariés. Sur les 900 m2 au premier étage du bâtiment principal au 139, rue des Arts, se dresse la ligne de production de Dagoma. On y trouve soigneusement rangées de nombreuses pièces, dont, en particulier, les pièces en plastique dominées par le blanc et l’orange. Si chez Dagoma le principal outil technique de production, c’est en même temps le produit fini, il faut toutefois relativiser ce caractère d’autoréplication du modèle. Car en réalité seuls “40% des composants de chaque imprimante 3D sont fabriqués par leurs grandes sœurs“, explique Gauthier Vignon, lui aussi ingénieur et cofondateur. Ces composants constituent toute la partie plastique de la Discovery200, le modèle d’imprimante 3D “ouverte, sans capot, simple à comprendre visuellement” de Dagoma. Des dizaines de kilomètres de rouleaux de filament en plastique biodégradable sont progressivement transformés en pièces dans un cliquetis régulier. Il faut environ 35 heures pour achever toute la partie plastique d’une Discovery200. L’usine tourne à plein régime, presque 24 heures sur 24, au rythme d’environ 400 imprimantes fabriquées par mois. La Discovery200, “même si elle est entièrement conçue et fabriquée en France“, reste un produit de la mondialisation : le moteur et la carte électronique viennent d’Asie ; la buse d’impression, d’Angleterre ; mais les autres composants métalliques viennent de Nantes. Les deux associés, qui se sont connus en Chine, n’excluent pas dans l’avenir de faire imprimer aussi les éléments métalliques sur la ligne de production roubaisienne.

Matthieu Régnier et Gauthier Vignon affirment vendre “l’imprimante 3D la moins chère de France“. Il faut compter 300 € pour le modèle en kit et une centaine d’euros en plus pour le modèle entièrement monté. “Sachant que le montage n’est pas compliqué : la plus jeune personne qui a réussi à monter l’imprimante toute seule est un enfant de 7 ans“, indique Matthieu Régnier. La PME commercialise également les accessoires et consommables (filament) de l’imprimante. L’objectif des deux associés, c’est de contribuer à la démocratisation de cet outil dont l’utilisation se fait croissante. Quant aux modèles, “on estime que plus d’un million de dessins d’objets sont aujourd’hui disponibles en open source“, fait remarquer Gauthier Vignon. Pour l’heure, l’essentiel des clients de Dagoma se trouve en France. En plus de la Discovery200, Dagoma a lancé en avril l’Explorer 350, une nouvelle gamme servant à imprimer des objets de taille plus importante et qui est principalement destinée aux professionnels.

ENCADRE

Dagoma lance le BDKamp, un camp d’été pour étudiants du 9 au 13 juillet

Au BDKamp qui se déroulera dans les locaux de Dagoma au 139, rue des Arts à Roubaix, 50 étudiants doivent relever un défi : concevoir et fabriquer des box, produits en kits à assembler. L’outil de fabrication : l’imprimante 3D. Les produits aboutis seront commercialisés sur le site dagoma.fr. et 80% des bénéfices des ventes tomberont dans l’escarcelle du créateur.