Chevalier Nord investit pour son avenir

L'entreprise de taille de pierre figure parmi les leaders de son secteur dans la région. Pour continuer sur cette lancée, elle a investi dans une nouvelle machine, aidée par les collectivités locales.

Thomas George, Directeur général de Chevalier Nord : « De nouvelles opportunités vont s'offrir à nous ». (© Aletheia Press / C.Escaillet)
Thomas George, Directeur général de Chevalier Nord : « De nouvelles opportunités vont s'offrir à nous ». (© Aletheia Press / C.Escaillet)

La machine, bien qu’imposante, est d’une précision redoutable. (© Aletheia Press / C.Escaillet)

Un métier ancestral fait par une machine dernier cri ? C’est bien ce qui s’organise du côté de Chevalier Nord, une entreprise de taille de pierre spécialisée dans les monuments historiques. Si la main de l’homme est loin d’avoir disparu, elle s’affaire désormais à l’essentiel : la finition. «Autrefois, les compagnons passaient 60 à 70% de leur temps à dégrossir la pierre», explique Thomas George, directeur général de Chevalier Nord. Cet investissement devrait ainsi améliorer la productivité de cette PME de 47 salariés.

Avant toute chose, un relevé du bâtiment est fait afin de connaître les pierres à remplacer ainsi que leurs caractéristiques. Ce relevé, appelé «calepin», sert à réaliser des calques à échelle 1. Les blocs de pierre – souvent, un calcaire très tendre – arrivent alors de carrières, régionales pour la plupart. Elles passent par des débiteuses, avant de traverser ce nouveau dispositif à commande numérique qui façonne la pierre. Enfin, les salariés taillent les derniers détails, lissent. Le maçon replace enfin les pierres sur le monument à restaurer.

Un outil numérique à la pointe

Cet outil permet donc de prétailler les pierres à partir de plans en 3D. Si le procédé prend parfois du temps pour des pièces complexes, il offre un gain de temps pour les séries. Un bémol cependant : «Dans notre métier, chaque pièce est unique.» Pourquoi, dès lors, avoir décidé d’investir dans ce type de dispositif ? «De nouvelles opportunités vont s’offrir à nous. Cette machine pourrait nous faire gagner de nouveaux marchés, explique le dirigeant. Ainsi, nous pourrions aménager les monuments historiques pour les personnes à mobilité réduite, ou proposer à nos clients d’installer des bandes podotactiles (dispositif rugueux au sol, aménagé pour les non-voyants, ndlr) en pierre, plutôt que dans un autre matériau moins adapté aux lieux.» Ces pistes sont pour l’instant à l’état de projet, mais devraient être développées dans les mois qui viennent. En effet, la machine a été installée en septembre, l’investissement est donc tout frais. Par ailleurs, l’entrepreneur souhaite former ses salariés aux nouvelles technologies liées à leurs missions – prise de mesures par drone, scanner… – et recruter des profils qualifiés, très rares dans le secteur.


Le plan de relance décliné de façon régionale et locale

S’il est national, le plan de relance a aussi ses déclinaisons régionales. À Saint-Martin-lez-Tatinghem, près de Saint-Omer, deux entreprises notables ont pu en bénéficier : le tailleur de pierre Chevalier Nord (avance remboursable de 114 220 euros, partagés entre la communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer et la Région), ainsi que la carrosserie Lebriez (subvention de 10 000 euros de la CAPSO, ainsi qu’une avance remboursable de 24 730 euros du Conseil régional). Chez Chevalier Nord, l’investissement correspond à la nouvelle machine à commande numérique. En ce qui concerne la carrosserie Lebriez, l’investissement concerne l’extension de ses locaux (doublement de la surface, + 500 m²), l’aménagement d’une station de lavage, un réaménagement des parkings, ainsi qu’une nouvelle cabine de peinture. Coût de l’investissement : 329 000 euros.