Chevalait, ou comment trouver son indépendance par la création

Prix de la dynamique agricole en 2012, la société Chevalait, seul producteur de lait de jument pasteurisé grâce à un procédé unique, ne cesse d’étonner en souhaitant, dès 2015, exporter la réussite de son concept à l’international.

Julie et Etienne Decayeux.
Julie et Etienne Decayeux.
Julie et Etienne Decayeux.

Julie et Etienne Decayeux.

La naissance de la société Chevalait, en 2007, est le fruit d’une parfaite association entre Julie, fille d’éleveur, et Etienne Decayeux, fils d’agriculteur, tous deux passionnés par les chevaux de trait. Le duo de choc est arrivé dans l’Orne avec la volonté de créer une importante exploitation de lait de jument de taille industrielle.

Depuis sept ans, ces passionnés de chevaux de trait développent un élevage bio situé sur 102 ha de juments de trait de races percheronne et trait du Nord, qui produisent entre 80 et 100 000 litres de lait par an.

Un succès qui ne demande qu’à s’exporter. Pour réussir la commercialisation, nos deux associés ont inventé une courbe de pasteurisation qui permet au lait de jument non seulement de se fixer au niveau du goût, mais aussi de se conserver parfaitement dans son état originel. «Maintenant, nous avons un lait qui se conserve 30 jours après la traite, précise Julie Decayeux. L’intérêt de consommer du lait de jument s’explique non seulement par sa proximité avec le lait maternel, mais aussi par ses propriétés naturelles permettant de limiter l’évolution d’un psoriasis ou encore de résoudre des problèmes gastriques.»

Aujourd’hui, l’entreprise Chevalait écoule sa production dans les magasins bio à l’échelle nationale mais l’exporte aussi à l’international, notamment en Espagne, Belgique, Allemagne et même à Singapour. L’entreprise propose également des produits longue conservation sous forme de lait en poudre qui permet de compléter son offre de lait frais, ainsi qu’une gamme cosmétique bio au lait de jument fabriquée en collaboration avec les Laboratoires Gravier labellisée «Nature & Progrès».

Forte de sept ans de succès entrepreneurial, Julie Decayeux explique que «le prochain défi pour 2015 est de créer des laiteries dans le monde entier : aux Etats-Unis, en Mongolie, en Inde, mais aussi au Chili et au Moyen-Orient».

Agir et penser uniquement par soi-même. De cette expérience réussie, Julie Decayeux explique : «Mon mari et moi, nous sommes plus des créateurs. Ce qui nous intéresse, c’est la phase de mise en route. Ma plus grande satisfaction est d’avoir pu créer cette entité en joignant de façon optimale mes compétences avec celles d’Etienne. Et nous sommes d’autant plus fiers que nous avons réussi à mettre sur pied notre projet et avons pu créer des emplois permettant ainsi à neuf familles de manger grâce à nos chevaux.»

A travers ce projet de création d’entreprise, Julie Decayeux affirme qu’«il est important de suivre son idée, l’instinct est le meilleur guide qui soit. En créant la société Chevalait, nous voulions avant tout exister par nous-mêmes sans être obligés de rentrer dans un cadre, dans une sorte de pensée unique. Ainsi, le fait d’avoir refusé de rentrer dans ce microcosme déterminé par des codes nous permet de nous réinventer en permanence en restant indépendants et créatifs».