Chardot : le supermarché des TP
L’entreprise meusienne de travaux publics Chardot a investi dans une centrale d’enrobés au coeur de la carrière de Ménil-la-Horgne (55). Positionné à proximité immédiate de la RN4, ce site séduit autant les entreprises meusiennes que meurthe-etmosellanes.
En 2009, la crise a inévitablement entraîné une baisse du chiffre d’affaires de l’entreprise Chardot. Face à cette situation, Jean-Michel Chardot et son fils Jérémy, tous les deux co-gérants, ont pris la décision de diversifier leurs activités pour relancer une dynamique et assurer la pérennité des emplois. VRD, génie civil, génie agricole, gros travaux de maçonnerie, exploitation d’une carrière… la liste s’est enrichie entre 2010 et 2012 d’une nouvelle stratégie et de nouveaux outils. Après avoir obtenu les autorisations préfectorales, la PME familiale a plus que doublé la surface d’exploitation de la carrière, passant de 15 à 36 hectares. Dans la foulée, une centrale à béton a été aménagée en juin 2010, représentant un investissement de 1,1 million d’euros. Seulement deux ans après, c’est une centrale d’enrobés nouvelle génération qui a été installée pour un montant total de 1,5 million. Ces deux projets ont reçu le soutien financier du GIP Objectif Meuse (fonds du laboratoire de Bure). Evoquant un gros challenge, Jérémy Chardot explique l’intérêt d’être désormais indépendant et autonome. «On n’appartient pas à un groupe. Avec ce type d’équipements performants, on peut se démarquer de la concurrence.» Fournisseur pour les particuliers, les artisans, les PME mais aussi certains gros groupes, l’entreprise estime avoir de «la chance de toucher tous ces utilisateurs» de gravats divers, béton et toutes sortes d’enrobés à chaud.
9,5 millions de chiffre d’affaires
Tous les matins, un ballet ininterrompu de camions se succède à l’entrée de la carrière de Ménil-la-Horgne. Tous viennent faire leurs courses. La matière première servira à aménager des trottoirs, des couches de roulement, des chaussées… La centrale d’enrobés est la grande fierté de la famille Chardot. Mettant en avant le service, la réactivité mais aussi la qualité de son enrobé, Jérémy Chardot a réussi à convaincre les professionnels du secteur. Il est vrai, qu’avant de lancer son projet, il était parfaitement conscient des besoins du territoire. Accrochée à la RN4 à seulement 20 km de Bure ou de Toul, son implantation est un atout non négligeable. La PME espère développer des parts de marché du côté de la Meurthe-et-Moselle, si proche. Après seulement six mois d’exercice, les objectifs ont d’ores et déjà été atteints. La mise en service a été accompagnée par l’embauche directe de deux personnes. Et grâce à ses nouvelles activités, l’entreprise a redéployé ses effectifs (48 salariés), sans licencier. Le pari est aujourd’hui relevé avec un chiffre d’affaires qui est reparti à la hausse avec 6,8 millions en juin 2011 contre 9,5 millions en juin 2012. Ce résultat a été boosté par un énorme chantier à Gondrecourt-le-Château. Après la récente fermeture (momentanée ou définitive ?) de l’unité d’enrobage de Verdun, faute de rentabilité, Pierre Nicora, le président de la Fédération du BTP de la Meuse, se déclare «soulagé» de la création de la nouvelle structure à Ménil-la-Horgne. Et pour cause, dans ce département, seul le site d’Eurovia à Givrauval est encore opérationnel. Grâce à l’investissement de la famille Chardot, les PME locales peuvent encore s’approvisionner en Meuse et n’ont pas besoin d’aller chercher leurs matières premières ailleurs et donc de multiplier les kilomètres.