Changement de régime...

La réforme des retraites est passée après l’utilisation du fameux et controversé article 49.3 ! Et maintenant ? Chez une grande majorité, la pilule ne passe pas. «Un vice démocratique», comme l’assure la plupart des forces syndicales.

Changement de régime...

Les différentes mobilisations des semaines passées ne sont rien à ce qui pourrait rapidement se mettre en œuvre dans les prochains jours. Déjà la semaine dernière, à l’annonce de l’utilisation de l’article 49.3, les montées au créneau de toute part étaient légion. Blocage en tous genres, coupures de fourniture d’énergie ciblées, perturbation de l’activité économique, mouvements de contestation plus forts, apparaissent être aujourd’hui comme plus que probables avec toutes les conséquences dommageables qui en découleront. «Se faire entendre en faisant grève est parfaitement légitime. Mais prétendre, vouloir mettre la France «à l’arrêt» ou pire encore «à genoux», est évidemment inadmissible», mentionnait la CPME le 10 mars dernier, dans un communiqué, quelques jours avant de nouvelles journées de mobilisation. Une vision quasi prospective, de scénarios plus que possibles et déjà, dans certains coins de l’Hexagone et même au niveau local, perceptibles. Le 17 mars sur certains ronds-points de la région et en tête de certaines manifestations, notamment à Nancy, les gilets jaunes ont fait leur grand retour. Certains courants ultras et extrêmes, plutôt en mode veille ces derniers temps, ressurgissent plus visiblement entraînant une vague de contestation que les syndicats traditionnels ne peuvent canaliser. «Notre grand problème aujourd’hui, c’est ce climat social tendu à l’extrême. Si cela se prolonge dans la durée, les conséquences seront plus que néfastes», assurait le président d’une fédération patronale meurthe-et-mosellane la semaine dernière. La réforme des retraites apparaît aujourd’hui comme un révélateur d’un malaise sociétal beaucoup plus profond. Après l’opposition, la contestation, c’est une colère noire qui semble aujourd’hui s’imposer. Ce sentiment de malaise et de mécontentement va indéniablement se traduire par des situations difficilement maîtrisables. La crainte d’une France à l’arrêt pourrait rapidement se muer en une dure réalité. Une réalité qui va s’avérer difficilement gérable voire fatale pour bon nombre de TPE et PME de l’Hexagone.