Énergies

Changement de gaz : Missenard-Quint B en profite pour recruter

Figurant parmi la task force de GRDF pour préparer le passage à un gaz à haut pouvoir calorifique, les agences de l'entreprise axonaise Missenard-Quint B profitent de la visibilité donnée par le contrat pour embaucher et former des jeunes.

1,3 million coffrets GRDF doivent être équipés d'une nouvelle détente pour gérer l'abaissement de la pression de livraison du gaz (de 24 à 21 mbar). Et les chaudières doivent être réglées. ©GRDF
1,3 million coffrets GRDF doivent être équipés d'une nouvelle détente pour gérer l'abaissement de la pression de livraison du gaz (de 24 à 21 mbar). Et les chaudières doivent être réglées. ©GRDF

Du gaz B au gaz H... On le sait, les Hauts-de-France opèrent peu à peu leur phase de transition pour substituer, dans ses réseaux, le gaz à haut pouvoir calorifique (dit H) à celui (dit B) issu du gisement de Groningue (Pays-Bas). Un projet colossal, qui suppose des ajustements techniques auprès des 1,3 millions d'utilisateurs concernés à l'horizon 2029. Et qui mobilise donc fortement les acteurs privés du secteur.

C'est le cas par exemple de l'entreprise axonaise Missenard-Quint B, basée à Gauchy et dont le réseau d'agences, bien implanté sur tous les Hauts-de-France est mobilisé sur ce projet. Pourtant, l'entreprise intervient habituellement principalement auprès d'une clientèle professionnelle, sur des bâtiments tertiaires, notamment. Thierry Coffre, dirige l'agence calaisienne à Coquelles : « GRDF s'est chargé de trouver des partenaires. Les chauffagistes qui s'occupent des particuliers étant déjà bien occupés, ils se sont tournés vers des spécialistes du collectif. »

Activité de maintenance en croissance

Dès 2018, donc Missenard-Quint B participe aux travaux sur le secteur de Grande-Synthe. Un surcroît de travail, que Thierry Coffre a voulu absorber via une embauche... « Au début du contrat, sur Grande-Synthe, il s'agissait d'un appel d'offres sur un an. Mais vu le volume de travail à venir, il fallait des contrats plus longs, pour nous donner une vision suffisante pour sécuriser les embauches. » Dès la seconde année, GRDF a donc proposé des contrats triennaux. « Cela nous a permis d'embaucher deux personnes au sein de l'agence », poursuit le dirigeant calaisien.

Une aubaine pour l'entreprise, qui est justement en manque de personnel qualifié, notamment pour accompagner la forte croissance de son activité "maintenance". Celle-ci est dopée par une notoriété croissante, mais aussi et surtout par l'attention particulière portée aux économies d'énergie. 

« Les clients demandent de plus en plus de suivi énergétique, de faire des plans de comptage dans les bâtiments. On sait mettre des sondes dans les pièces et récupérer les éléments à distance, pour ressentir les courbes de température. Et si les équipements sont équipés d'automates, on peut tout gérer à distance. »

Les clients demandent de plus en plus de suivi énergétique. (c)Pixabay

Boulonnais, Baie de Somme et Aisne

La flambée des coûts que nous traversons ne fera d'ailleurs qu'accélérer les choses, et appuyer sur les services spécifiques d'un spécialiste de génie climatique. Encore faut-il disposer de la compétence nécessaire, notamment pour la maintenance de grosses chaudières collectives et leur pilotage. 

« Les recrutements sont compliqués, il n'y a pas beaucoup de main-d'œuvre, note Thierry Coffre. Ce contrat m'a permis d'embaucher des jeunes, explique-t-il. Pendant cette période GRDF, on peut les former, dans un premier temps sur de la chaudière murale, pour basculer ensuite sur de la chaudière au sol et ensuite sur un peu plus gros. »

Après Grande-Synthe, Dunkerque et l'an dernier Calais, GRDF et ses sous-traitants se tournent désormais sur le Boulonnais, et sur les secteurs de Béthune Sud et d'Abbeville. « Actuellement, on est 15 techniciens sur ce secteur », précise Thierry Coffre. La fin du contrat triennal devrait en ouvrir un nouveau avec en ligne de mire le déploiement sur l'Aisne, auquel Missenard-Quint B compte évidemment participer.