Implanté sur la commune Les Attaques, dans le Calaisis
CFA Nord vise la Côte d’Opale
Depuis quelques semaines, Conseil formation Amiante (CFA) Nord, a pris position dans le Pas-de-Calais, sur la commune Les Attaques, dans le Calaisis. En vue, les marchés du bâtiment, de l’industrie, de l’économie maritime, et de l’Eurorégion… Rencontre avec Paul Dupire, son dirigeant.
Créée en 2012, la société CFA Nord, spécialisée dans la formation au désamiantage, est rapidement reprise par un néo-entrepreneur qui s’ennuyait dans une étude notariale. «J’ai un peu baigné dans le monde de l’entrepreneuriat avec mon père qui dirige une entreprise de désamiantage (Epicap, près de Denain, ndlr)» raconte Paul Dupire, actuel dirigeant de l’entreprise.
Etablie dans la zone d’activités des 6 Mariannes, à Escaudain, CFA Nord emploie, au moment de la reprise en 2018, trois salariés. Cinq ans plus tard, ils sont dix. Le périmètre alors couvert amène la direction à réfléchir à un déploiement de lieux de formation. Ce seront d’abord des bureaux à Arras, en 2020, dont le développement est temporairement freiné par la période des mesures sanitaires dues au Covid.
Une ressource humaine rare
Trois ans plus tard, Paul Dupire fait un nouveau bond : c’est au tour du littoral régional, à la faveur d’une opportunité dénichée dans la zone d’activités des Estaches sur la commune Les Attaques : «J’ai été accompagné par Calais Promotion qui m’a trouvé ces locaux. Nous en partageons une partie avec d’autres entreprises. Nous disposons de deux salles et d’un espace chantier» explique encore le quadragénaire. Dans ces locaux, 20 aspirants au désamiantage peuvent prendre place. À Escaudain, 1 500 personnes passent par les formations tous les ans.
Avec 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires, l’entreprise est en forte croissance. La majeure partie de son activité réside dans la formation à la prévention de l’amiante. Rendues obligatoires par la réglementation dans certains domaines d’activités, ces formations forment aujourd’hui un levier de croissance dans un marché où les acteurs se comptent sur les doigts d’une main. «Pour opérer, il faut des formateurs agréés par l’Institut National de Recherche de Sécurité (INRS). Il en sort sept ou huit par an... Beaucoup sont indépendants. Notre force, c’est que nous avons six formateurs salariés. Ce qui nous permet de ne jamais refuser de session de formation» décrypte le cadre.
Unité mobile
En sus, CFA Nord a lancé une formation «mobile». Une unité mobile permet d’aller sur site, à la rencontre des personnes à former. C’est de cette manière que l’entreprise a décroché le marché de formation du CHU de Lille où l’ensemble des salariés du site passent sous les fourches caudines de la plate-forme mobile. Cette prestation constitue déjà 8% du chiffre d’affaires.
D’autres objectifs apparaissent également dans le futur proche de CFA Nord : «La réglementation européenne sur l’amiante va très probablement prendre le pli de la réglementation française qui est particulièrement dure. Cela ouvre de nombreuses opportunités à l’étranger» escompte le dirigeant. Au Royaume-Uni post-Brexit, il se souvient aussi que les Anglo-saxons ont été les premiers à s’occuper du désamiantage...