Ces nouveaux entrepreneurs plus engagés pour la planète

Ils se sont lancés au lendemain de la crise sanitaire qui n’a pas impacté leur projet. Dans une récente étude ( parue en juillet), l’Insee s’est penchée sur le profil, les motivations et les engagements des créateurs d’entreprises de 2022. Cette année là, plus d’un million de nouvelles entreprises ont vu le jour, rappelle l’Institut de statistique, un record en grande partie porté par le régime de la micro-entreprise, choisi par 65% des nouveaux entrepreneurs au premier semestre 2022, en raison notamment de la simplicité des démarches administratives.

Environ 60% de ces porteurs de projets avaient moins de 40 ans. Parmi eux, plus de la moitié n’ont investi aucune somme ou moins de 1 000 euros pour démarrer leur activité, tandis que 12% ont mobilisé plus de 16 000 euros. Les secteurs des activités spécialisées, scientifiques et techniques (18%), ainsi que celui du commerce (15%) demeurent les plus attractifs.

Et la crise sanitaire n’a pas entravé les projets d’entrepreneuriat. Celle-ci en a retardé certains, dans l’hôtellerie-restauration, particulièrement touchée, mais elle a aussi été une opportunité pour 5% des créateurs, principalement dans le secteur de la santé, où de nouvelles perspectives ont émergé (laboratoires d’analyses médicales, par exemple). Leur principale motivation ? Le désir d’indépendance (43%) avant tout, puis la volonté d’augmenter ses revenus (28%) et l’envie de créer une activité ayant du sens (27%).

Des parcours divers

Parmi les nouveaux entrepreneurs, 52% étaient en emploi au premier semestre 2022 avant de se lancer, notamment dans le secteur privé (29%), ou indépendants (12%), tandis que 25% étaient au chômage, dont 16% depuis moins d’un an. Les étudiants se sont montrés également actifs dans la création d’entreprise (12%), dont les deux tiers poursuivaient encore leurs cursus. De plus, 37% des créateurs cumulaient une autre activité rémunérée, chiffre qui grimpe à 47% chez les micro-entrepreneurs pour lesquels cette activité constituait un complément de revenus.

Les entrepreneurs de 2022 sont moins expérimentés, avec 80% de primo-créateurs et près d’un tiers en reconversion professionnelle. Et quatre créateurs sur dix se lancent dans un domaine qu’ils ne connaissent pas (contre deux sur 10 en 2018). Mais leur niveau de qualification est élevé : 39% ont un diplôme de niveau bac+3 ou plus, notamment dans les secteurs scientifiques, de l’information et de la finance. En revanche, le transport-entreposage compte davantage de créateurs sans diplôme, (18%, contre 6 % de l’ensemble des créateurs).

Une conscience écologique accrue

La sensibilité environnementale est devenue une préoccupation majeure pour ces jeunes créateurs d’entreprises : 64% de ceux qui se sont lancés il y a deux ans déclarent être sensibles à l’impact écologique de leur activité. Pour la moitié d’entre eux, c’est une motivation forte, voire même la raison principale de leur projet. Cette préoccupation est particulièrement prononcée dans des secteurs, comme l’industrie, la construction et l’hébergement-restauration. Dans ces domaines, entre 75% et 80% des entrepreneurs intègrent des pratiques vertueuses. Dans l’industrie, la conscience environnementale est à l’origine de 13% des projets de créations d’entreprises, contre une moyenne de 7% pour l’ensemble des secteurs. Toutefois, le transport-entreposage se démarque, avec de 22% de créateurs ne manifestant aucun attachement à la protection de l’environnement.

Les démarches écologiques s’invitent dans les nouvelles entreprises avec 41% d’entre elles optant pour une réduction de la consommation de matières premières, une optimisation de la gestion de l’eau et une diminution des déchets. Mieux, cette part dépasse 50 % dans l’industrie et l’hébergement-restauration, note l’Insee. Parmi les nouvelles structures générant des déchets, 95% adoptent le tri sélectif et 75% mettent en place des filières de recyclage. La proximité dans les approvisionnements est également privilégiée avec 80% de créateurs choisissant des fournisseurs locaux. Ce taux atteint même 90% dans l’hébergement-restauration, témoignant de l’évolution des pratiques entrepreneuriales.

A.B et B.L