Gazettescope

Ces femmes, ces hommes qui entreprennent en 2024...

L’an passé, plus de 10 000 nouvelles entreprises ont été lancées en Moselle. Dans la tendance hexagonale où la création a le vent en poupe. Aux côtés des motivations traditionnelles qui amènent des femmes et des hommes à franchir le pas, des aspirations sociétales s’affirment. En 2024, qu’est-ce qui les pousse à entreprendre ? La Gazettescope se penche cette semaine sur la question.

De nouveaux profils entrent dans l'entrepreunariat.
De nouveaux profils entrent dans l'entrepreunariat.

Près d’un Français sur deux aimerait être son propre patron (48 %), selon un sondage OpinionWay. Plus concrètement, un sur quatre envisage de créer ou de reprendre une entreprise. Mais pourquoi autant de personnes veulent-elles franchir le Rubicon ? Pour «exercer une activité conforme à mes valeurs», «réaliser un rêve», «être mon propre patron». Ce sont ici les trois motivations les plus citées par les porteurs de projet, selon l’indice entrepreneurial français, publié l’an passé par Bpifrance et l’Ifop. S’ils étaient leur propre patron, sept Français sur dix «considèrent même qu’ils trouveraient plus de sens à leur travail au quotidien», précise le sondage OpinionWay. Au-delà de la quête de sens et des convictions personnelles, le néo-entrepreneur puise sa motivation dans un souhait d’indépendance, choisie ou contrainte. Avec cette élément : la conjoncture économique impacte davantage les hommes porteurs de projets, dont la part en recherche d’emploi est le double de celle des femmes. Ils sont ainsi 40 % à avoir réfléchi à se mettre à leur compte contre 24 % des femmes. L’entrepreneuriat peut aussi s’imposer à certains, en l’absence de perspectives dans le salariat.

Des plafonds de verre qui se brisent

Dans cette chaîne de l’entrepreneuriat comprenant les intentionnistes, porteurs de projets, chefs d’entreprise actuels et anciens, le nombre de jeunes de moins de 30 ans aspirant à voler de leurs propres ailes a doublé depuis cinq ans. Les politiques publiques n’y sont pas étrangères avec la création d’incubateurs au sein des écoles ou du statut étudiant-entrepreneur qui fête ses dix ans cette année. L’entrepreneuriat attire évidemment d’anciens salariés voulant un changement de vie. La pandémie a accéléré un phénomène : le rejet du salariat. Le sentiment d’être un simple exécutant, l’ennui, la routine : autant de raisons qui motivent un nombre croissant de salariés à se tourner vers la création d’entreprise. Certains stéréotypes demeurent. Mais l’image du jeune startuper en chemise blanche prodige de la Tech est de moins en moins le modèle dominant. Ainsi, les femmes sont de mieux en mieux représentées dans des secteurs traditionnellement masculins, comme le numérique. Également, les personnes faisant de l’entrepreneuriat un passage obligé de la reconversion professionnelle sont en nette progression, comptant plus d’un tiers des actifs français en 2023.

L'entrepreneuriat «slow»

Des profils sous-représentés, éloignés, atypiques sont de plus en plus nombreux au sein de l’écosystème entrepreneurial. On se situe là sur le chemin d’une démocratisation de la création d’entreprise, portée par la diversité et la mixité. Signe des temps : la seule recherche de profits n’est plus en tête de ces porteurs de projets. La quête de sens et l’utilité sociétale sont des facteurs de décision essentiels. Le besoin est ici affirmé d’un épanouissement tant professionnel que personnel. Entreprendre est rarement un long fleuve tranquille. Le dirigeant éprouvera dans son aventure entrepreneuriale l’adrénaline liée au challenge quotidien, au goût du risque. En parallèle de la plus grande place accordée au développement de soi et au bien-être psychique au travail, se développe une vision de l’entrepreneuriat non plus basée sur la seule recherche de la performance mais sur la rationalisation des efforts. On appelle cela le «slow». Elle est sans doute la caractéristique d’une envie de plus en plus profonde pour des modes de vie plus simples. L’introspection individuelle et collective née durant la pandémie est passée par là.