Ceric technologies exporte ses innovations dans le monde
A Soissons, l’entreprise Ceric technologies, qui emploie 43 salariés, conçoit et assemble des équipements industriels qui servent à fabriquer des matériaux de construction, tuiles et briques. Elle a conçu et vient de parachever le plus grand au monde des transformateurs d’argile, un malaxeurmouleur de 40 tonnes qui sera livré bientôt en Algérie.
Ceric technologies, un groupe français d’une centaine de salariés, dont le siège social est situé à Paris et la grande unité de production à Soissons, est une entreprise qui revient de loin. En 2009, Ceric (Centre d’études et de réalisations industrielles et commerciales), créé en 1960 par deux ingénieurs qui voulaient fabriquer et vendre des équipements dans le secteur des matériaux de construction en terre cuite, était en redressement judiciaire.
Un an plus tard, à trois ingénieurs qui opéraient auparavant dans l’entreprise en cessation de paiement (Patrick Hébrard, Thierry Petra et Laurent Toquet), le tribunal de commerce de Paris accordait la cession des sociétés Ceric et de ses filiales Halluméca et Pelerin, entreprise située à Soissons et fondée en 1901. Avec l’aide d’un fonds financier et des collectivités locales, les trois repreneurs créèrent le groupe Ceric technologies, relançant la marque Pelerin dans le secteur de la conception et de l’assemblage des équipements industriels valorisant les argiles, et réembauchant sur place à Soissons 27 personnes.
Aujourd’hui, le groupe Ceric technologies emploie une centaine de salariés dont 46 à Soissons. Pour conserver ses marges, quoique bien agressées par la crise, ses dirigeants n’ont pas voulu brader les prix mais « aller vers le haut en innovant », l’innovation étant considérée comme la garantie de survie du groupe.
Dix-huit mois de travail intense
Demeter est aujourd’hui l’expression de cette innovation. Cette machine géante forme un U à hauteur d’homme, long de huit mètres. « C’est un groupe d’étirage, pour le moment unique au monde, explique Patrick Hébrard, ingénieur céramiste qui préside Ceric technologies. Il pèse 40 tonnes. Il est composé d’un malaxeur horizontal et d’une mouleuse avec de nombreuses innovations. » Cette machine de marque Pelerin, qui doit à être livrée prochainement à Biskra en Algérie, servira à malaxer de l’argile et à la mouler en briques ou en tuiles. « Le diamètre de l’hélice de sortie du malaxeur est de 550 mm, renchérit Jean- Jacques Wagner, président du comité de surveillance de Ceric technologies. Il garantit un débit d’alimentation en argile en rapport avec les capacités de la mouleuse dont le débit maximum est de cent tonnes à l’heure. »
La nouvelle étireuse-mouleuse, fabriquée sous la marque Pelerin, dont le volume de malaxage est supérieur de 40 % à celui des machines classiques, s’adapte à tous les types d’argile dans le monde. Elle a été dévoilée et inaugurée le 25 octobre à Soissons, sur le site industriel de Ceric technologues où elle été conçue et assemblée. Sa fabrication a nécessité 5 400 heures de travail, dix-huit mois d’étude, d’usinage et d’assemblage, et mobilisé 300 000 € dans la recherche industrielle et les ajustages de pièces complexes (tout ceci avec le soutien d’Oséo).
Des embauches l’an prochain
Demeter sera vendue aux Algériens pour quelque 500 000 €. « C’est le début d’une nouvelle gamme de groupes d’étirage, explique le président Hébrard. Demeter est la plus grosse d’une série de machines de cinq diamètres différents. Nous pensons que nous allons en fabriquer une vingtaine par an. Depuis deux ans, nous sommes passés, dans le groupe, de 66 salariés à 110. C’est une forte croissance. Nous embaucherons une cinquantaine de personnes en 2013, dont la moitié à Soissons. » Le groupe Ceric technologies ne conçoit pas seulement des machines produisant des matériaux de construction. Il peut aussi livrer clefs en main une usine complète (des projets de plus de 10 M€). Or, le BTP ne va pas fort en France, donc Ceric Technologies a tout intérêt à redoubler de notoriété dans le monde, là où l’on construit beaucoup, comme au Maghreb. Il exporte à présent 80 % de ses nouvelles machines qui, parfois, équipent de nouvelles usines.