Cérémonie d'ouverture des Jeux: le plan de transport calé sur fond d'incertitude politique

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, organisée pour la première fois en dehors d'un stade, va occasionner de nombreuses perturbations sur les routes et dans les transports à Paris, avec en toile de fond des élections...

Le Champ-de-Mars, près du chantier du Stade de la Tour Eiffel, où se tiendront des épreuves lors des Jeux Olympiques, le 16 avril 2024 à Paris © Antonin UTZ
Le Champ-de-Mars, près du chantier du Stade de la Tour Eiffel, où se tiendront des épreuves lors des Jeux Olympiques, le 16 avril 2024 à Paris © Antonin UTZ

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, organisée pour la première fois en dehors d'un stade, va occasionner de nombreuses perturbations sur les routes et dans les transports à Paris, avec en toile de fond des élections législatives qui pourraient balayer les ministres aux manettes.

"Mon rôle est de souligner qu'il faut de la vigilance, nous avons besoin d'être extrêmement attentifs pendant chacune des journées qui nous séparent de l’échéance", a insisté la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera, lors de la présentation du plan de transport pour la cérémonie d'ouverture des JO.

Pour la première fois, celle-ci aura lieu en dehors d'un stade, le long de la Seine, où se presseront 326.000 spectateurs pour assister au défilé des délégations en bateau.

Les impacts pour les automobilistes franciliens s'annoncent déjà importants. "Nos opérations de montage - de gradins - vont commencer à partir de lundi (le 17 juin) et se dérouler progressivement jusqu'au 26 juillet. On a le montage de l'équivalent de deux Stade de France", a indiqué Tony Estanguet.

Ensuite, viendront des opérations de montage de gradins sur les ponts, à partir du 8 juillet. Les restrictions importantes commenceront à partir de mi-juillet puisque le 14, plusieurs ponts seront entièrement ou partiellement fermés à la circulation.

Métro à éviter

Sur les quais hauts, "le début du montage commencera le 26 juin mais avec un faible impact sur la circulation", a assuré l'adjoint à la mairie de Paris chargé des sports et des JO, Pierre Rabadan. "Le 15 juillet par contre, on sera obligé d'impacter un peu plus la circulation pour mettre en place les zones de restauration notamment", a-t-il poursuivi.

Un périmètre antiterroriste sera aussi mis en place à partir du 18 juillet jusqu’à la cérémonie d'ouverture, obligeant quiconque à s'enregistrer et justifier de bonnes raisons pour venir se promener en bord de Seine. 

Mais les plus grosses perturbations sont bien réservées pour le jour de la cérémonie, un vendredi veille d'un des plus importants week-ends de chassé-croisé dans les gares parisiennes.

Trois d'entre elles sont d'ailleurs situées dans le périmètre de sécurité: Gare de Lyon, Austerlitz et Bercy. Pour le 26 juillet, les réservations dans les trains au départ et à l'arrivée de ces gares sont plafonnées à 70% de leur capacité.

Il ne sera pas possible non plus de voyager après 16h00 pour "éviter les engorgements et pouvoir traiter une situation où un grand nombre de voyageurs seraient en retard et rateraient leur train", a indiqué le ministère des Transports.

Il vaudra mieux éviter le métro aussi, où de nombreuses stations seront fermées, notamment en bord de Seine. Entre 18h00 et 21h30, la ligne 6 sera entièrement bouclée et le RER C ne traversera plus Paris.

Crainte avec les élections

Valérie Pécresse a expliqué que chaque spectateur détenteur d'un billet pour la cérémonie d'ouverture se verra indiquer une station à rejoindre pour entrer dans le périmètre.

L'ouverture des sites est prévue entre 15h30 et 18h30 et la présidente de région, qui préside également l'autorité des transports IDFM, "encourage les spectateurs à anticiper leur arrivée" pour éviter tout engorgement.

Mme Pécresse a aussi partagé son inquiétude face à la situation politique et appelé à une "trêve olympique" après le 7 juillet, jour du deuxième tour des législatives qui pourraient voir émerger une nouvelle majorité, potentiellement d'extrême droite.

"L'irruption de la politique dans l'organisation des Jeux n'est pas une bonne nouvelle", a-t-elle déploré.

Depuis lundi les responsables du comité d’organisation des JO, Tony Estanguet en tête, rassurent en insistant sur "la continuité de l’Etat" et le fait qu’ils ont déjà dû faire face à des changements de ministres et à plus d’une dizaine d’élections. 

Pour autant, il y aura pendant ces JO "des enjeux de pilotage, des enjeux de gestion de flux, qui supposeront des arbitrages", a rappelé Amélie Oudéa-Castera. "Nous aurons besoin d'une grande qualité de commandement pendant les JOP", a-t-elle insisté, à 43 jours d'un évènement d'ampleur mondiale en France.

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