Agriculture

Cédric O en visite sur le site d’Innovafeed de Nesle

Le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques Cédric O était en visite sur le site de Nesle d’Innovafeed le 10 septembre. L’entreprise spécialisée dans l’élevage de mouches soldats noirs à destination de l’alimentation animale a récemment levé 140 millions d’euros et déjà pré-vendu sa production pour les huit prochaines années.

Bastien Oggeri, co-fondateur d'Innovafeed, a accueilli Cédric O à Nesle. (© Aletheia Press / DLP)
Bastien Oggeri, co-fondateur d'Innovafeed, a accueilli Cédric O à Nesle. (© Aletheia Press / DLP)

Très attendu, le site de production d’Innovafeed de Nesle, qui incarne avec Ynsect à Poulainville le futur de l’agroalimentaire, monte progressivement en puissance depuis son ouverture à l’automne 2020. Cette entreprise de biotechnologie, spécialisée dans l’élevage de mouches soldats noirs à destination de l’alimentation animale - saumons, truites, volailles et porcs - et végétale doit employer à terme quelque 110 collaborateurs, contre une cinquantaine actuellement. Un début d’activité qui n’empêche pas Innovafeed de se tourner d’ores-et-déjà vers l’avenir en prévoyant une extension sur son site de Nesle. Un projet qui représente un investissement de 25 millions d’euros, dont 4,5 millions proviennent du Plan de Relance.

Une croissance forte

Créée dans la perspective de contribuer à la construction d’un système alimentaire plus durable, Innovafeed s’est spécialisée dans l’élevage de la mouche soldat noir. De cet insecte est extrait de l’eau, des lipides et des protéines. Des produits qui sont ensuite vendus à des formulateurs d’ingrédients comme Cargill ou des acteurs comme Aucha, Hello Nature, Nealia ou encore ADM. « Aujourd’hui les protéines représentent 70% de notre production, l’engrais et l’huile 15% chacun. Notre temps de cycle est de 10 jours, ce qui fait toute la performance du modèle », détaille Bastien Oggeri, co-fondateur d’Innovafeed qui a levé en novembre dernier 140 millions d’euros et a déjà pré-vendu sa production pour les huit prochaines années.

Innovafeed prévoit déjà une extension sur son site de la Somme (© Aletheia Press / DLP)

« Aujourd’hui, notre frein n’est pas le financement mais le recrutement », sourit-il. Opérateurs, data scientists, ingénieurs… les profils recherchés sont nombreux pour l’entreprise qui allie élevage, technologie de pointe et automatisation. Après Nesle, Innovafeed, qui compte également un site de production et de R&D à Gouzeaucourt (59), souhaite multiplier les implantations y compris aux États-Unis et en Asie du Sud-Est, toujours sur le même segment.« Nous nous concentrons aujourd’hui sur l’alimentation animale, il y a encore du chemin, notamment en termes d’acceptabilité pour inclure l’insecte à l’alimentation humaine », note Bastien Oggeri.

Une industrie "propre"

Au-delà de la performance technologique, Innovafeed se distingue par la prise en compte des enjeux environnementaux. Une démarche saluée par Cédric O, secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des communications électroniques à l’issue de sa visite à Nesle. « Aujourd’hui nous avons de jeunes entrepreneurs qui intègrent ces questions dès l’origine de leur projet, c’est une force et ce sont eux qui vont pousser l’ensemble des acteurs industriels à évoluer et à réduire leur impact environnemental », note-t-il.

L’implantation même de cette unité de production a été guidée par cette question, puisque l’usine est alimentée par Téréos en co-produits agricoles et en énergie par Kogéban, ses deux voisins directs. Une valorisation des ressources qui s’accompagne d’une faible occupation des sols grâce à une organisation verticale mais aussi d’une réduction du rejet de CO2 équivalente à 80%.