CCI 54 : campagne électrique pour élection explosive

«Cette élection est celle de tous les dangers !» Quelques minutes avant la présentation officielle de la liste #tousCCI54, le 18 octobre dernier au Pôle formation UIMM Lorraine à Maxéville, Christine Bertrand, ancienne présidente du Medef de Meurthe-et-Moselle et chef de file de cette liste secondée par Hervé Garnier, le président de la Fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle, résume par cette formule l’ambiance âpre et pesante planant autour des élections des futurs représentants de la CCI de Meurthe-et-Moselle. C’est peu dire ! Du 27 octobre au 9 novembre, les ressortissants de la CCI sont appelés à voter (en ligne, une première) pour élire leurs représentants. Face à elle, le président sortant, François Pélissier en course pour un troisième mandat défendant le modèle économique mis en place. Nom de code : GalaxCCI. Des filiales autonomes, des services payants permettant une capacité d’autofinancement annoncé de 90 %. «Un modèle nécessaire lié aux différentes réformes que les chambres de commerce subissent depuis plusieurs années», assure François Pélissier. Depuis la mise en place de la loi Pacte en 2019 et la baisse des dotations de l’État, les CCI n’ont pas eu le choix que de s’adapter avec une refonte totale de leur modèle. Une question de survie !

Montée en puissance

C’est notamment une partie de ce modèle, «qui a mis à l’écart une partie des entreprises de Meurthe-et-Moselle », comme l’assure Christine Bertrand, qui est en ligne de mire de la liste #tousCCI54. «Avec les différentes réformes, il y a eu une obligation pour les CCI de se restructurer mais notre CCI de Meurthe-et-Moselle a été complètement dévitalisée, il devient indispensable de redonner du sens. » Bilan chiffré de mandature en main, François Pélissier dément point par point «les grandes incantations qui ne reposent sur aucune donnée chiffrée.» Le ton est donné déjà depuis plusieurs semaines et monte en puissance inexorablement. De réunion en réunion publique à la rencontre des entrepreneurs des différents territoires, les deux camps abattent leurs arguments et propositions et des pics bien lancés. «Notre modèle fonctionne et il est reconnu par la préfecture, les élus et la majorité des dirigeants de l’environnement économique. Il s’inscrit dans la vision de CCI France», assure François Pélissier. «Ce modèle doit être repensé car il n’est pas en phase avec les attentes des entrepreneurs de nos territoires», rétorque Christine Bertrand. Le climat aurait pu être considéré comme classique (comme dans toutes élections) mais chaque partie met en avant des propos, des pratiques, des phrases lancées lors de rencontres, à la nauséeuse odeur de diffamation et de délation. Des procédures judiciaires sont d’ailleurs en cours ! Les programmes sont naturellement bien là et chaque ressortissant peut les apprécier à leur juste valeur sur les différents sites des listes en course. Le plus dommageable est que l’outil consulaire déjà fragilisé est de nouveau entaché par ce climat de campagne malsain. Reste l’inconnue de la participation, ce n’est pas vraiment un scoop d’affirmer qu’elle sera (comme c’est souvent le cas lors de ce type d’élection) plus que minime. Ce qui est dommageable, également...