Catherine Elie : Directrice des études à l’Institut supérieur des Métiers
Le Grand Est a enregistré l’an dernier une hausse de 15 % de la création d’entreprises artisanales. Derrière ce bon chiffre du dernier baromètre de l’Institut supérieur des Métiers, en partenariat avec la MAAF, se cache un phénomène de plus en plus préoccupant. À peine 9 % des entreprises créées emploient des salariés au démarrage de leur activité, le gros des troupes est constitué d’entrepreneurs en solo.
Le Grand Est a connu une augmentation de la création d’entreprises artisanales l’an dernier avec 9 410 créations. Reste que le gros des troupes est constitué d’entrepreneurs en solo, inquiétant ?
C’est préoccupant et c’est une tendance qui n’a eu de cesse de se renforcer depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, 91 % des entrepreneurs se lancent en solo, ils n’étaient que 76 % en 2008.
Pourquoi cette écrasante majorité ?
Les modalités pour créer son entreprise ont été nettement simplifiées et le régime de micro-entrepreneur a accéléré la chose. La grande majorité des micro-entrepreneurs sont surtout des personnes qui créent leur propre activité.
Le profil des entrepreneurs a donc complétement changé ?
C’est un changement sociologique important ! Vous avez deux types d’entrepreneurs, ceux qui créent leur propre emploi et les entrepreneurs plus classiques qui apparaissent de moins en moins nombreux. Cela se confirme à la vue des reprises d’entreprises qui sont en baisse depuis dix ans.