Capeb 54 : la peur des artisans

Concurrence jugée déloyale des auto-entrepreneurs, lourdeur structurelle des charges sociales et fiscales, une TVA à 5,5 % sur les travaux de rénovation énergétique aux effets peu attendus. La liste des préoccupations est longue pour les artisans du bâtiment. Prise de température à la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de Meurthe-et-Moselle.

«Les artisans du bâtiment ont peur», assure Pascal Pinelli, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.
«Les artisans du bâtiment ont peur», assure Pascal Pinelli, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.
«Les artisans du bâtiment ont peur», assure Pascal Pinelli, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.

«Les artisans du bâtiment ont peur», assure Pascal Pinelli, le président de la Capeb de Meurthe-et-Moselle.

«Les artisans ont peur ! Face à l’impôt, un véritable brouillard fiscal, ils préfèrent aujourd’hui diminuer leurs effectifs. Et même si l’activité viendrait à reprendre, ils n’embaucheraient pas pour autant», dixit Pascal Pinelli, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) de Meurthe- et-Moselle quelques jours après l’assemblée générale de sa confédération. Le Bâtiment va mal, ses entreprises toussent et surtout ses entreprises artisanales. L’annonce de la mise en place prochaine de la TVA à 5,5 % dans les travaux de rénovation énergétique annoncée par le gouvernement est là pour rassurer un peu une profession désabusée. «Nous restons prudents sur cette mesure et inquiets sur le fait que Bercy et le ministère du Budget pourraient peut-être en réduire la portée. Et même si elle est réellement présente, encore faut-il qu’il y ait des éco-investisseurs ». Le doigt est mis là où cela fait mal… le problème récurrent de la relance réelle de la consommation. Sans travaux de second oeuvre envisagés, pas d’activité pour les artisans.

Écouter mais pas entendu

L’homme du Bâtiment en appelle juste au bon sens. «Il y a de cela quelques années nous avons proposé une motion stipulant une augmentation de l’ensemble des salariés liés au bâtiment par le transfert d’un montant sensible en réduction des charges patronales sur le salaire net de l’ensemble des salariés». Effet escompté : un pouvoir d’achat un peu rehaussé et une petite bouffée d’oxygène pour les entreprises. La motion a été signée par quelques députés du département mais elle est restée sous silence. L’écoute des préoccupations et revendications du secteur apparaît pourtant bien présente. «Cela fait deux ans que le préfet de Meurthe-et-Moselle est présent à nos assemblées générales. C’est bon d’être écouté», assure Pascal Pinelli… à défaut d’être réellement entendu. Le régime de l’auto-entrepreneur, le Crédit d’impôt compétitivité emploi «qui ne nous concerne pas car sur nos quelque cinq cent adhérents près de trois cents sont en entreprises individuelles» sont autant de décisions qui s’additionnent en plombant un peu plus le moral des artisans. Pascal Pinelli cite l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : «la loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse». Transposée aujourd’hui, «il semble qu’une réinstauration des privilèges au nom de notre République s’amplifie, des droits pour certains et uniquement des devoirs pour d’autres». Un retour à l’équilibre apparaît donc plus que nécessaire.