Cap sur l’Europe !
L’union régionale du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), présidée par Jean-Marc Ducroquet, le directeur général des services de la Ville d’Hazebrouck, organise son congrès annuel le jeudi 1er juin.
Cette année, la manifestation se tiendra dans le département du Nord à Hergnies, près de Valenciennes, salle Malraux. ain et président de la section départementale, revient sur le programme de ce congrès au ton très européen.
La Gazette : Comment s’organise ce congrès ?
Richard Delpierre : Il y a une première partie qui se déroule en matinée, avec une table ronde préparée grâce au concours du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), au cours de laquelle nous allons aborder un sujet d’intérêt général. Cette année, l’intitulé du sujet est le suivant : ‘‘Regards croisés sur la gouvernance locale et le rôle des dirigeants territoriaux en Europe’’. L’après-midi sera consacré à la partie statutaire, avec lecture des rapports d’activité des sections départementales.
C’est un éclairage sur la manière avec laquelle est abordée votre fonction ailleurs en Europe ?
Effectivement ! Cette année, nous allons nous pencher sur la façon dont le statut de dirigeant territorial est conçu dans les différents Etats membres de l’Union européenne, et aborder également la thématique de la gouvernance locale, à travers un phénomène assez récent qu’on appelle le “new public management”. Ce new public management impulse une dynamique dans les collectivités et l’administration locale en mettant en place des outils de pilotage. On le rencontre un peu partout en Europe, donc c’est l’occasion de faire un zoom dessus. C’est d’autant plus intéressant qu’on a constaté qu’il y avait eu aussi une impulsion donnée par le Conseil de l’Europe qui a mis en place une charte de bonne gouvernance et qui essaie d’aider au développement des bonnes pratiques au sein des différentes collectivités territoriales européennes.
Et vous aurez des exemples concrets…
Oui, puisque nous aurons notamment le témoignage d’un de nos collègues frontaliers, le secrétaire communal de Menin, qui évoquera son expérience de dirigeant territorial en Belgique. Il détaillera les réformes sur l’organisation de sa profession, qui ont vu le jour récemment. Ce sera le prétexte à une analyse sur les deux grands types de fonction de dirigeant territorial qu’on peut trouver un petit peu partout en Europe et, peut-être, d’aller piocher dans ce qui nous semblera pertinent afin de faire évoluer la façon dont est régi notre statut de directeur général des services. Il y a toujours une partie thématique pour enrichir notre fonction, même si la thématique est toujours très professionnelle. L’an dernier, nous avions travaillé sur la génération Y ou, si vous préférez, comment accueillir nos jeunes collègues territoriaux dans les collectivités. Au cours de cette matinée, différents intervenants prendront la parole pour étoffer ces tables rondes.
La fonction que vous exercez, si on s’en tient au thème, est en pleine mutation…
Disons que les nouveaux maires, peut-être plus que leurs prédécesseurs, sont informés de la possibilité de choisir leur directeur général des services, donc de le démettre, et je pense que ça a généré un peu plus de mouvements que par le passé. Au fil des élections, un directeur général des services pouvait enchaîner les mandats avec des maires différents. Aujourd’hui, les maires nouvellement élus ont légitimement envie de s’entourer de collaborateurs qu’ils ont choisis. Ils ne peuvent pas tous les choisir, puisque généralement, quand vous arrivez dans une mairie, les fonctionnaires sont là. Mais, concernant le directeur général des services, c’est une faculté qui leur est offerte pour une question de confiance. Le phénomène s’est amplifié sur les dernières élections municipales. Après, il y a un environnement réglementaire et législatif très pesant – on le dit assez souvent –, avec des normes qui se mettent en place très régulièrement, ce qui signifie qu’il faut toujours être à l’affût.